• CHAUDES RONDES


    Notre formation générale au sein du lycée comprenait également de l'éducation physique, que Krysia (de Krystyna) dispensait avec acharnement.

    Avec sa silhouette gracieuse, fine et svelte, telle une ancienne bouteille de « Coca Cola », elle reste la seule dans ma vie qui portait dignement ce survêtement de sport assez disgracieux et si mal compris et perçu de nos jours...

    Résignée dans son ambitieuse vocation de faire de nous des athlètes hors pair, elle s'était contentée finalement de nous préparer simplement à divers efforts physiques comme l'accouchement, ou le trimballage de lourdes commissions du rez-de-chaussée jusqu'au 8e étage (pour celles qui disposaient rarement d'un ascenseur montant correctement).

    Elle attachait également une grande importance à notre éducation « de femmes » en ce qui concernait les différents pas de danses...

    Notre classe comprenait (avec difficulté...) trente filles et sept garçons.

    Boutonneux, de taille inintéressante, mais avant tout, de consistance « matheuse et cérébrale » - dans le genre « radar qui sait tout » - ils évoluaient en parfaite symbiose avec cette communauté caquetante de « babiniec », un groupe composé exclusivement de « baba » - des « bobonnes » (ah, quelle horreur !) - et incrustés comme des puces sous nos ailes protectrices de jeunes gallinacés.

    Depuis cet apprentissage forcé de la danse en « couple féminin » - des valses, des « latinos », des mazurka, des polka, des polonaises et... des slows !!! - toujours plaquée avec les seins (fraîchement formés) contre « l'anatomité » semblable de mes copines, toutes en tenues ridicules de gym', comme des « amanites phalloïdes »,  

    amanite phalloide

    rien que d'y penser, j'en ai la chair de poule et mes cheveux se dressent...

    Dans ma vie d'ado, j'avais pourtant déjà eu quelques opportunités de danser un slow langoureux et envoûtant avec un « vrai » mec, un dur quoi, et de plus, de la même taille que moi, chez lequel d'autres choses s'érigeaient en pimentant, - ô, comment agréablement ! - mon expérience dans ce domaine.

    A partir du mois d'UN septembre, à raison de trois fois par semaine, nous nous « formions » toutes en « gymnastique artistique en ligne ».

    C'était la grande tendance de l'époque pour fêter de façon grandiose et glorieuse un événement public.

    Cela consistait en le squattage d'un immense terrain, sur lequel on lâchait quelques centaines, voire des milliers de « clones » qui ondulaient sur les rythmes d'un air musical difficilement déchiffrable et plutôt ringard, en agitant avec grâce des objets tels que de longues écharpes jaunes de sept mètres, ou de petites « ombrelles - pépins  cul-cul » rouges et en dentelles...

    http://www.youtube.com/watch?v=PdlrgGlsJx8

    Notre lycée représentait avec quelques autres (au total 3800 "gymnastes") les couleurs régionales de la Silésie - jaune et bleu.

    slask2

     

    Un bâtonnet, avec un métrage impressionnant de ce tissu synthétique de couleur « jaune - fluo - pétant » y attaché, était « notre » accessoire à manipuler gaiement et obligatoirement de la main droite vers la Tribune du centre, remplie de nos  « gauches » locaux.

    Le reste de notre accoutrement festif se limitait au port de « tricots de gymnaste » - bleu - électrique - serrant étroitement et adroitement nos corps en expansion juvénile permanente, alors qu'ils avaient été commandés l'année précédente...

    Le spectacle apothéotique et « à la gloire de », se donnait au Stadion Śląski,

    stadion slaski2

    situé dans l'enceinte du Park Kultury i Wypoczynku de Chorzów, - le plus grand stade de Pologne, pouvant accueillir, à cette époque, une centaine de milliers de « kibice » - supporters... (90 000 le 06 juin 1973) conformément à la devise largement répandue : « tant que ça paie - ça peut rentrer... »...

    Les « Parasolki » -

    parasolka2

    les « ombrelles » - représentaient l'école d'enseignement secondaire professionnel en matière de couture (d'une durée de cinq ans avec le baccalauréat) et arboraient avec classe de belles « mini robettes » plissées, très chics, rouges...

    Avec de la dentelle blanche y discrètement dépassant... et aux couleurs nationales de notre pays.

    Nous, les « silésiennes champignonnesques à bâtons », ne supportions pas ces « pépins à ombrelles prétentieux ».

    Après de longs préparatifs, nous nous sommes trouvées entassées dans le graaaand Tunnel du stade - dans le noir le plus total à cause d'une panne d'électricité interne.

    Rien d'étonnant, puisque tout le matos sophistiqué, servant « à amplifier » et « enjoliver » la cérémonie, avait bouffé toute l'énergie prévue pour cet endroit depuis un an...

    Nos édiles locaux, eux, contrairement à nous, étaient noyés dans une lumière quasi divine...

    Vu ?

    Non, on ne voyait rien...

    oczy 2

    Je recommence :

    Sentant... les pieds...

    Non plus...

    Voilà :

    Trouvant cette situation extrêmement irritante, chacune de nous essayait de gagner un peu plus de place...

    Quelques coups de bec anodins, sans gravité se sont dispersés...

    Et puis, toujours dans l'obscurité,

    oczy 2

    (oui, je sais... mais il faisait vraiment nwééér...)

    suite aux coups de nos bâtonnets « donnés au hasard », nous nous sommes retrouvées sous une véritable pluie de « parasolka ».

    Sur nos têtes, sur nos dos et nos jambes nues...

    Nous - mais qui - nous ? - dans le noir - avons alors procédé à une riposte rapide d'autant plus renforcée par notre indignation à son apogée... 

    Personne ne savait plus qui était son agresseur ou sa victime...

    Nous avons alors débordé sur la pelouse parsemée de nos points de repère tout en nous tabassant, en nous poussant violemment avec des cris stridents de  rage...

    Ki aaaaï !

    Cette pagaille générale correspondait cependant à merveille... avec l'ouverture d'un match, faisant partie des qualifications pour la phase finale de la Coupe du Monde de 1974,

     

    polska anglia chorzow

    (Tomaszewski, Lubanski, Deyna, Gorgon, Musial, Gadocha - nous admiraient aussi...)

    entre les équipes de foot nationales polonaise et anglaise... terminé 2 : 0, pour les Polonais...

    Yesss !

    http://www.youtube.com/watch?v=uMELz61Klqo

    Le lendemain, les journalistes britanniques avaient baptisé notre stade silésien « Kocioł Czarownic » - le Chaudron des Sorcières.

    http://footnostalgie.free.fr/version2/index.php?option=com_content&task=view&id=267&Itemid=32

    J'essaie de comprendre pour quelles raisons...

    Faisait-il chaud ?

    http://www.youtube.com/watch?v=TZ0ateYvWEQ

     

     


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  •  PAN ! PAN ! GIRLS

      Après le rite quotidien et incontournable du « retroussage de  jupe » - retournement sept fois... non : plusieurs fois de sa ceinture - et du « redressement de soutif », suivi de l'élargissement du décolleté... - ce procédé ayant lieu en bas de la cage d'escalier de notre immeuble, je me rendais aux cours.

    Comme toutes les jeunes filles de mon âge, on avait beaucoup à montrer.

    Le port d'un quelconque pantalon à l'école,

    d'une jupe « maxi » ou « mini »,

    de maquillage,

    mak 2

    de vernis à ongles,

    de la coloration des cheveux ainsi que de leur mise en plis, était absolument proscrit.

    Tout le monde devait être égal face au tableau noir et aux résultats scolaires, et dans le plus parfait respect des consignes rouges, imposées par le sens aigu de la démocratie de l'enseignement comm.

     « Łysy », en « bon père de famille », en « capitaine de bord » - tout comme mon « Tygrys »... (Mais qu'est-ce qu'ils avaient tous ces « petits vieux », à nous persécuter avec nos jupes courtes, alors qu'ils se rinçaient l'œil à chaque pas ?) - assistait personnellement à l'entrée de son établissement, en nous scrutant de bas en  haut attentivement.

    koza 2

    (Savait vivre celui-ci...)

     http://www.youtube.com/watch?v=mi-km1b6xwE

    Une fille maquillée ? Aux chiottes ! Frotter ! Frotter !

    En jeans ? Renvoi immédiat pour se changer.

    Ainsi, des « clones » féminins uniformisés, au même aspect, 

    moules 2

    vêtus de la même façon et de la même matière synthétique, aux cheveux serrés par des élastiques, erraient dans nos couloirs, identiques à ceux de n'importe quel bâtiment construit dans les  années 50.

     De temps en temps, au printemps, ou en été, et avant tout, à l'improviste, nous allions, avec « Lufa » en tête, à la garnison d'une unité militaire à Wełnowiec.

    Un quartier d'aspect glauque, situé à quelques 3 km. de notre lycée.

    Au trot ou à vol d'oiseau.

    Déjà le fait d'y arriver à pieds tenait de l'exploit considérable en générant quelques points de côté chez les plus sensibles ...

    Sur place, amicalement « secondés » par les militaires librement glandant et assoiffés de « jeune chair fraiche», nous nous entraînions au tir.

    http://www.youtube.com/watch?v=UnBlst3T7bY

    Au KBKS - krótki bojowy karabin sportowy - une carabine de sport de petit calibre.

    Remarque : Comme je me dépensait comme « une bête » dans un  « sport riche en apport de sueur », le tir, lui, ne me semblait aucunement en faire partie.

    Position debout - tir « à un genou » - tir en position couchée...

    strzelnica 2

    (Chançarde couchée "pan - talonnée...)

    Et cette dernière inspirait particulièrement nos hôtes parce que, étalées à plat ventre - comme « Lufa » essayait de nous le présenter avec grâce... et avec son ventre arrondi, aisément répandu sur le sol - flop... « à la ventouse » - nous devions écarter « légèrement » une jambe pour laisser un espace de 15 cm. environ au niveau des cuisses... question d'équilibre...

    Et là...

    Alors que nos jupes, « mini » ou pas,

    degaine 2

    (Chançarde debout  - "bottée" de Russie...)

    nous lâchaient en remontant et exhibant ainsi toutes les couleurs et matières de nos dessous (différents),

    dessous2

    nos décolletés allaient, eux, en sens inverse : en descendant en direction du nombril.

    En fait, quasi toutes nos pièces vestimentaires se réunissaient à « son » niveau... ce qui prouvait son importance vitale..., et  provoquait la présence de plus en plus rapprochée et plutôt insistante des militaires nous entourant... prêts à tirer, eux aussi !

    Parfois, au contraire, afin de pouvoir stratégiquement y dissimuler un copion ou tout autre matos didactique

     

    illicite 3


    papierosy 3

    exclu du moment, on les ralloooongeait, on les tiiiirait en dessous des rotules...

    Et au bout de quelque temps, ces jupes, sorte de « poches à calamar »

    calamar 2

     à la texture douteuse, tirées, retirées, rallongées à l'infini - bref, martyrisées - perdaient totalement leur forme initiale en devenant insupportablement difformes sur nos formes, jadis « en forme »...

    Il n'y avait que notre Janina, la prof de physique, notre « Belphégor  gothique » redoutée de tous, qui se « pavanait » aisément devant nos yeux envieux, enfermée dans ses longues jupes - fourreaux, égyptiennes, telle la « momie crachée » de Hatshepsout - la Rebelle...

    Sans doute, pour y dissimuler ses divers copions, ou plutôt des tracts de « Solidarność » embryonnaire ?

    « Lufa », par contre, béatement confiante, car protégée par les forces armées nationales, et n'ayant plus rien à camoufler, portait ses jupes de plus en plus courtes, où ni les tracts ni les copions ne pouvaient plus trouver refuge.

     Pourtant, au travers des siècles, au niveau vestimentaire, les filles ont toujours dû attendre pour atteindre l'âge de pouvoir progressivement cacher certaines parties de leur corps...

    Les parties qui, avec les années, devenaient de moins en moins esthétiques et/ou intéressantes ?

    Notre monde comm progressait décidément à contre-courant...

     

     



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  • EN SEIGNEURS


     « - Jasiu (diminutif de Jan), tu ne peux pas tutoyer les profs... Tu dois t'adresser à eux poliment et avec respect, en les vouvoyant. Comme punition, tu copieras 300 fois « je ne tutoierai point mes professeurs ». Cela pour demain. Compris !?

    Le lendemain, Jasiu présente sa punition.

    - Mais enfin ! T'as écrit la même phrase 1200 fois ? Pourquoi donc ?

    - Oh, c'est pour te plaire... » 

     L'équipe d'enseignants de notre lycée était nombreuse, qualifiée et pas nécessairement tous issus d'un ciel rougeoyant.

    http://www.youtube.com/watch?v=Uh_aG5MzPVM

    LyceeObstrue

    Il y avait Janina, la prof de français (à la disposition de sept personnes de ma classe ayant choisi cette deuxième langue obligatoire), une délicieuse personne, bien élevée... au sol... parisien, contrairement aux autres, provenant eux de la batterie comm'... Elle était licenciée en philologie romane de la Sorbonne.

    Une chançarde qui s'était nourrie pendant ses 35 ans de vie en France de plats exquis de la cuisine française, et qui en plus étaient servis par des vrais Français - les « żabojady », les redoutables « bouffeurs de grenouilles », appelés ainsi par les « Polak » - les Polonais (Non, pas les colins d'Alaska).

    cuisse_grenouille 2

    « Une grenouille en chaise roulante pénètre dans un restaurant chic et très cher (d'au moins quatre étoiles pas rouges...).

    Elle s'arrête au milieu de la salle et, en scrutant les mâchoires en action, s'exclame amèrement :

    - Et, alors, bande des goinfres ! Ca vous goûte, ça vous goûte ? A l'ail c'est encore meilleur !!! »

     Le programme élargi de langue russe - la « spécialité » de ma classe - était brillamment assuré par Alicja, une dame d'aspect « non couleur », plutôt grise et insignifiante.

    Délavée..., sans aucune « coloration » tant dans son teint pâle, que dans ses convictions pour la « convivialité politique » sévissante, puisque, ses connaissances à elle dans cette langue dépassaient largement les « biti biti » incompréhensibles éructés en patois ukrainien « russ-insuffisant » par notre « Łysy », le « Lvovien », ainsi que par tous les apparatchiks « russo satéllisant »...

     Marysia (de Maria), la grande matheuse, laquelle, malgré sa bonne volonté et son apprivoisement total des mathématiques de tout genre, se brouillait au tableau des heures durant, tout en essayant de nous transmettre (en petite écriture nerveuse, proche de l'électrocardiogramme) ses formules mathématiques - longues et à dormir débout - et dans notre cas, en position confortablement assise.

     Un être spectaculaire, véritable sex-symbol, Basia (de Barbara), appelée « Gruba » - la « Grosse », au maquillage « outrancier »

    camion 2

    composé de quelques tonnes de fond de teint balançant entre la pêche et la brique pilée sur son visage rond... ainsi que sur son col roulé.  Blanc.

    Equipée de cils courts, noirs et épais, ressemblant à deux gros mille pattes

    iule3

    (total : 2000 pattes) y incrustées pour faire joli, elle était notre titulaire de classe et prof de polonais.

     Et puis Miecia (de Mieczysława - prénom païen : celle qui glorifie le sabre), - faisant songer à la Queen-Mum' anglaise - spécialiste en histoire et ragots divers ...

    Une vieille, très vieille fille qui avait presque oublié d'en être une.

    Il parait, que dans sa lointaine jeunesse (c'est difficilement imaginable), elle avait connu un « amour impossible » et non consommé (et ça, c'est dommage...) avec un aviateur de la R.A.F anglaise...

    pilot 2

    Hélas, c'était sa sœur jumelle qui s'en été perfidement emparé...

    « Une souris éclatante de bonheur raconte à sa copine :

    - J'ai fait la connaissance d'un mec ! L'Homme de ma vie - beau - attentionné - tendre : un vrai trésor ! En plus, un qui m'aime...

     ;)

    Regarde, j'ai même sa photo...

    - Sacrebleu ! Mais que vois-je ?! C'EST UNE CHAAAUUUUVE SOUUURRRRIS !!! Oh, la malheureuse ! Tu t'en rends compte ?! Notre prédateur !

    - Quoi ? Quoi ? - Beeeeuuuuu... Bouuuuuuu.... Kh, kh, kh - éclata en sanglots la souris totalement « démolie »  - Pour... pour... pourtant, il m'a jurééééééé qu'il, - khé, khé, pchip, illl était aviateuuuuuuur... bouuuuhouhouuuuuuu... »

     Il y avait évidement notre « puszysta » - la duveteuse et sulfureuse - « Lufa », de la préparation à la défense qui faisait plutôt tache, au sein du corps d'enseignants, par sa vulgarité soigneusement recherchée et à la « in » militarisée, et que, ni aucun vêtement, ni aucun homme ne voulait vraiment épouser...

    mariée

    « Alors que Kubuś Puchatek - Winnie l'Ourson - s'affairait dans sa cabane à préparer son inventaire annuel de pots du miel, un bruit métallique fortement suspect et provenant de l'extérieur s'était fait entendre...

    Puis quelqu'un cogna à la porte...

    Encore une fois...

    Encore plus fort...

    Kubus Puchatek, effrayé, avait vite fermé la porte à clé et s'était plaqué contre le mur à l'opposé...

    Ce « quelqu'un d'insistant et menaçant », en grognant, martelait violement les huis de la cabane.

    Puis la vieille porte avait cédé et un immeeense sanglier noir, mâle à la forte musculature avait fait irruption dans la cabane.

    Kubuś Puchatek, affolé et collé contre le mur (prêt à faire pipi dans sa culotte...) s'était aussitôt trouvé dans les bras de ce dernier qui s'était mis à l'embrasser, l'embrasser, l'embrasser...

    - To Ty, moj Prosiaczku ! C'est toi, mon Porcinet !? T'as enfin terminé ton service militaire ! - criait Winnie l'Ourson au travers de larmes de joie et saisi d'émotion... »    

     prosiaczek 2

    Il y avait encore une autre Janina, - sorte de reine égyptienne, Hatshepsout, tant par son physique que par son comportement royalement hautain, au « khôl » abondamment répandu autours de ses yeux comme des trous noirs (version spatiale) - qui assurait les cours de physique et d'astronomie.

    Ses dents toujours serrées et ses lèvres fines soulignaient son caractère acariâtre et imprévisible...

    Plus tard, elle fut condamnée à trois ans de prison

    pomarancze 2

    pour « activités nuisibles visant le régime comm' polonais », - comme c'était injuste... - et fut ensuite glorieusement libérée et considérée comme une héroïne, par « Solidarność » fraîchement installé.

     La biologiste, Zosia (de Zofia), la plus humaine et la plus proche de nous, sans doute parce que son intérêt scientifique se catalysait sur ses « batraciens favoris », sur lesquels elle faisait sans cesse des recherches approfondies...

     « Communisant » ou pas, tous ces profs avaient un seul but commun : celui de nous faire parvenir à la raison... et au baccalauréat, au bout de quatre années d'études...

    A la « Matura », en polonais

    matura

    - cette série d'examens en batterie, infinissable... de la fin de l'enseignement secondaire et donnant accès à la porte de l'enseignement supérieur...

    (Yessss!)

     http://www.youtube.com/watch?v=QVp6whdXAJY


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  • COMME PROMIS


    Dans notre ciel aux dimensions plutôt réduites, et parmi les nombreux corps provenant de la Galaxie Rouge, il y avait les comètes... Ceux qui, après un instant de gloire se dissolvaient rapidement sans laisser aucune trace, ou bien d'autres, les météores, de diverses envergures et dont l'impact sur notre sol ne passait pas inaperçu...


    « Łysy » - le « Chauve », 

    extra-terrestre 2

    était un exemple spectaculaire de météore venu de loin (c'est-à-dire de Lvov), un apparatchik comm' russophone, placé depuis 1955 à la fonction de directeur de notre établissement scolaire. Un lycée d'enseignement général du quartier, comptant approximativement quelques cinq cents élèves, dont une vingtaine d'assidus et prévoyant, regardant loin et en avant dans leur futur...

    C'était également un fervent représentant et prêcheur du scoutisme « nouveau et modernisé » à la coloration communiste.

    Certes, nous avions le choix entre ce mouvement adroitement revitalisé, et l'autre, curieusement peu prisé, le Z.M.S - Związek Młodzieży Socjalistycznej - l'Union de la Jeunesse (Yes, yes, yes!)Socialiste.

    De toute façon les deux se complétaient merveilleusement.

     

    Me trouvant « entre le marteau et l'enclume » - między młotkiem a kowadłem, et vu le passé de mes parents au sein de Z.H.P - Związek Harcerstwa Polskiego, j'ai concédé tant bien que mal à en faire partie.

    Les avantages d'y adhérer consistaient en de nombreuses excursions, ainsi que des « hike » et autres activités sur le « terrain », dans le Jura Krakowsko-Częstochowska précisément, situé à 50 km. au Nord de Katowice, en direction de Częstochowa - Varsovie.

    Une région d'une beauté époustouflante !

     http://www.youtube.com/watch?v=DV1AoXYrwZI

    Son sol calcaire constamment drainé par des eaux minérales d'une contenance riche en toutes sortes d'oligo-éléments inimaginables, regorgeait d'espèces botaniques médicinales les plus diverses...

    Les « ostańce », les rochers calcaires de différentes formes y affleuraient et sortaient de partout, variant extraordinairement le relief plutôt plat.

    C'était également un « Szlak Orlich Gniazd » - le « Chemin des Nids d'Aigles », long de 163 km, et comprenant, sur chaque colline  surplombant les plaines, 25 fortifications d'antan, de 20-30 m. de haut, censées  surveiller l'arrivée de l'ennemi (mais oui, encore lui !)

     

    Lors d'une « descente en formation paramilitaire éclair », et puisque les activités de nos scouts étaient étroitement liées à la « Préparation à la défense », - ce cours faisant partie de notre programme scolaire, - nous nous sommes retrouvés à une trentaine, avec « Łysy » en tête et à la tête « chercheuse »,

    emeu

    à Ogrodzieniec : le point A.

    La jeunesse polonaise devait être astucieuse, débrouillarde et avant tout sportivement développée...

    Le but de ces manœuvres consistait en un parcours d'orientation et, pour nous personnellement, plutôt de survie, en cavale à la « hate, hate », tout droit devant soi, au travers des grottes, des rochers, des buissons épineux et des rivières bien froides...

    Par groupes de six et en courant comme des autruches, car cette distance du « point A » au lointaaaaain « point B », il fallait la parcourir en quatre heures à peine.

    C'était peu... Même pour des autruches...

    A peine franchis quelques « ostańce », notre groupe s'était trouvé confortablement installé (et à l'insu et visu du Grand Chef en Culotte Courte - GCCC) sur la remorque d'un tracteur « Ursus » se dirigeant, comme par hasard, tout juste vers notre « point B ».

    Cette commodité améliorant notre sort, avait été brièvement négociée et argumentée par la remise d'une modique somme de 50 zl., ainsi que de la promesse d'offrir une bière bien mousseuse au conducteur de cet engin à l'arrivée au point opposé... « B ».

    Tandis que depuis quelques heures déjà,

    http://www.youtube.com/watch?v=f5B28w51ygQ

    nous faisions une émulation « happeningueuse » au bar de fortune « Dworcowy » - de la Gare (alors qu'il n'y avait aucune gare dans un périmètre de 25 km.) - « Łysy », fastoche à distinguer par son crâne rouge clignotant comme un gyrophare (à cause des coups de soleil) accompagné d'une myriade de ses acolytes - lizusy, les « lèches bottes » - arrivaient en traînant lourdement les pieds couverts de cloches, comparables au « tsar kolokol » du Kremlin

    tsar kolokol 2

    (cette cloche historique), tout en chantant, ou balbutiant avec peu d'entrain « quiiinnnnze ki-lo-mèèèèètres à pieds, ça uuuse, ça uuuuse »... 

    Se rendant immédiatement compte de la raison de notre état hilare, loin d'être sobre, nous avons reçu une punition, à savoir le contrôle, dès le lendemain de nos connaissances approfondies des données statistiques figurant dans le « Rocznik Statystyczny » - Annuaire des Statistiques.

    En fait, cette véritable plaie économique à caractère purement mensonger était publiée annuellement dans le but d'épater n'importe qui de la surproduction glorieuse de l'ensemble de l'industrie des pays de l'Est...  

    Cependant, pour pouvoir « annuler » cette punition, et grâce à la suggestion/intervention presque musclée de notre prof en Préparation à la Défense, surnommée « Lufa », - Canon -

    tsar pouchka2

    nous devions passer par une épreuve de « cache-cache » dans le domaine des joyeux « sapeurs démineurs » (...cherche, apporte, donne à papa !).

    ké la baballe

    Le jeu préféré de « Łysy », dans lequel il excellait.

    Notre « contrat », convenu unanimement, stipulait qu'avec un vieux détecteur de métaux - ne payant certes pas de mine et datant de la première guerre - nos « belfry » (nom populaire donné aux profs) devaient chercher après une mine factice, soigneusement dissimulée par nos soins... Où ? Où cela nous plaisait...

    Et... en cas d'échec, pas de contrôle de Géo.

    Après une heure de recherches à quatre pattes sous le soleil (exactement...), scannant et scrutant centimètre par centimètre le sol graveleux du Jura, ils n'avaient toujours rien trouvé !

    Que dalle...

    Que la moindre capsule de « bierasse » !

    Que sais-je...

    Etonnant... Non ?

    Mine de rien, les 20 paires d'yeux suivaient cependant attentivement les efforts des profs en sueur.

    Les dix restant - les « Lizusy » - paniquaient déjà, tout en essayant de gratter avec acharnement dans les lichens incrustés dans les rochers, comme des rennes sibériens,

    renifer

    et de retenir, à tout prix, la mini jupe se retroussant dangereusement et  « suggestivement » de « Lufa », la dodue...

    Le détecteur serait-il défectueux ?

    Ils se sont mis à le tester de fond en comble : il n'était pas en panne puisqu'il détectait facilement en « gloussant » bruyamment, les baleines

    fiszbina 2

    des soutiens-gorge des filles y présentes (à l'exclusion de « Lufa » qui, « audiblement », était sans...), ainsi que les boites de conserve de mintaj - colin d'Alaska - à la sauce tomate...

    Et top chrono ! Le temps initialement fixé s'était écoulé.

    Pas de mine ! Pas de grimaces!

    Minables !

    La promesse était tenue et même officiellement prononcée par devant  toutes les parties concernées !

    - Bigre ! Vot chto ! - Вот что ! Skot adine - Скот один ! (bovidés) ! Mais enfin, où est cette foutue mine ?!

    Silence...

    - Vous l'avez foutue où, parbleu, douraki - дураки ! (bande de barjots)...

    Silence...

    Et puis nos yeux se sont levés en direction d'un pin parasol tout près, se trouvant pourtant dans le périmètre de recherches...

    - Sur l'arbre... sur l'arbre, Monsieur le directeur...

     

    Effectivement, le lendemain le contrôle n'a pas été « exécuté » pour deux raisons : parce que la punition a été levée, mais surtout parce que le crâne du directeur, cramé au soleil était resté avec lui, à la maison, sous une couche épaisse de yaourts et autres dérivées laitiers à l'effet soulageant.

     

    Peut-être pas sportifs, mais fuuuutééés !

    http://www.youtube.com/watch?v=6u1CB5xzbm8 

     


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  • CÉDANT TERRES


    Le Polonais, malgré son dévouement spirituel chrétien, tolère en général difficilement (voire uniquement sous la torture...) tout ressortissant étranger et surtout d'une autre couleur de peau que la sienne...

    Il n'accepte, dirait-on, que les trois Mages « bien différents », venus d'Orient,

    trois mages. 5

     

    (hommes de loin...)

    sans doute, parce qu'ils étaient chargés de présents divers et n'étant que de passage pour une mission, ils retourneraient aussi « sec » dans leurs pays.

    Mais il y a une raison à cela.

    L'histoire polonaise connaît hélas trois annexions - « rozbiory » : en 1772, le pays a été partagé entre les empires de Russie, d'Autriche et de Prusse, suivi de deux autres y succédant : en 1793 et en 1795.

    Faible et déchirée par l'anarchie nobiliaire ou « szlachta », - la petite noblesse - conserva le droit de « liberum veto », c'est-à-dire le droit - simplet et anodin - de refuser toute proposition de loi.

    Ainsi, la Pologne devint une cible délicieuse et recherchée avec une convoitise non dissimulée par les puissances européennes  émergeant de ce voisinage si proche et si peu commode.

    Et malgré  une série d'insurrections, comme celle de Tadeusz Kosciuszko,

    kosciuszko 500 2

     

    (homme de valeur...)

    Powstanie Kosciuszkowskie, en 1794 lors de laquelle, il mena au combat des paysans armés de faux et d'autres outils tranchants et contondants - en bref, à caractère agricole - le sort des Polonais ne s'étaient nullement amélioré. 

    Même le Grand Duché de Varsovie, créé par Napoléon en 1807 (de plus en plus « bredouille »...) en guise de cadeau, exauçant ainsi la demande insistante et érotiquement pressante d'une certaine Maria Walewska

    walewska 2

    (femme de cuisse...)

    (agissant au nom de la noblesse polonaise ? C'est cela, oui...) et après la chute du « Petit Caporal aux yeux plus grands que le ventre », avait été repris sous la tutelle imposée de la Russie.  

    Et voilà, les Polonais déboussolés, christianisés, germanisés, latinisés, russifiés... Francisés... Italianisés même, par la cour de Sforza...

    Après le passage de tant de règnes divers et de « protections racketteuses » éphémères, l'arrivée en Pologne de tout allochtone représentant une autre culture, une autre croyance ou une autre couleur de peau (ou le pire : les trois...),  troublait d'emblée et indéniablement l'esprit (pourtant reconnu comme accueillant) d'un simple Polonais...

    Je crois, que c'est à l'âge de 18 ans, environ, que j'ai aperçu enfin « mon » premier ressortissant africain tout « noir ». Makumba.

    Et encore, il s'agissait d'un étudiant provenant d'un pays « stendhalesque - rouge et noir » et bénéficiaire d'une bourse d'étude dans notre unif'...

    http://www.youtube.com/watch?v=ZhiJ0eZWiOA

    Puis, quelques Asiatiques, Coréens, Vietnamiens...

    Quelques Irakiens, Pakistanais « en mal du pays » compte tenu de nos plats nationaux truffés et saturés en viande porcine, non « kachereuse » et encore moins « halaleuse ».

    Remarque : Quand je pense qu'à l'époque, les Ottomans et Mongolo Tatars islamisés en masse, ont essayé aussi de conquérir ce pays...

    Sans y faire convenablement de prospection économique et sociologique préalable...

    Au lycée, où j'ai fait mes études secondaires, nous avions quelques « différents » d'origine diverse.

    Il y avait des Portugais, Espagnols, Grecs, Russes, Tsiganes/Roms - bref, ceux qui entraient dans le cadre du « Grand Halt » de 1970-1974.

    Un grand « STOOOOP » - tout le monde casé ! 

    Les autorités polonaises visaient ainsi à sédentariser tout peuple étrangement étranger, nomade et errant, glandant, désœuvré car sans domicile fixe,... chez soi.

    Chaque famille obtenait donc son appartement - quatre mètres carrés par personne ainsi qu'une obligation de suivre une scolarité et une alphabétisation...

    Et pour les familles de 12-15 personnes en moyenne ?

    Les anecdotes concernant l'insertion un peu douloureuse d'étrangers dans notre quartier dépassaient la réalité.

    Les méchouis sur place, et à plusieurs, au milieu de la chambre sur un parquet flambant... neuf.

    Le « trempage » des harengs salés dans l'eau « courante » des chiottes...

    Les « coucouches paniers » de fortune (laquelle ?) aménagés pour les gosses dans la baignoire...

    Leur installation dans notre pays s'avérait dure. Très dure.

    La constitution polonaise garantissait également une tolérance absolue à l'égard des « allocroyants ».

    Dans les six rangs de notre classe (de 37 élèves), nous avions également une Weronika H.

    De confession juive.

    Et vu que les cours étaient donnés même le samedi, elle en était dispensée pour cause de Shabbat.

    Cependant, une fois par semaine, elle devait passer un « exam' » pour chaque matière à laquelle elle ne participait pas.

    Or, le samedi était une journée consacrée à la chimie - physique et « à son éducation » en plus...

    Plus tard, Weronika, était partie rejoindre ses proches dans un kibboutz israélien... sans être ni physicienne, ni gymnaste.

    sklodowska 2

    (femme de tête...)

    Pourtant on l'enviait terriblement.

    Pas pour le kibboutz (nous en avions les « nôtres »),

    kolkhoz local 2

    (monde de comms'...)

    mais pour ses dispenses de cours et de « prace społeczne » - les TIC - les travaux d'intérêt collectif,

    pr sp 2

    (Pelle de Kazik - Casimir...)

     

    servant à soigner et pomponner notre proche environnement, tant près de l'école que de notre domicile direct. 

    Et le plus beau cadeau que la tolérance religieuse mélangée avec le Grand Halt avaient pu conjointement nous offrir, était l'introduction de la messe « rock » destinée aux jeunes.

    Messe durant laquelle, des musiciens débutant et talentueux, issus de différents pays, ou pas, tels que Kuba Świderski, Antymos Apostolis, Jurek Piotrowski et Józek Skrzek

    http://www.youtube.com/watch?v=kWj5f4lWFZY

    et d'autres,

     

     

    http://www.youtube.com/watch?v=inTeQ63Pn7Q

     

     

    se produisaient tous les dimanches devant une foule de fans, fidèlement agglutinés en « grappes de raisins » (blancs, rouges, roses...) et blottis contre l'autel dégageant les effluves d'un « Rieslig Badacsony » hongrois de la cave d'un curé lituanien...

    riesling 2

     

    (vin à cuisse qui monte à la tête...) 


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