• CHARLESÏADE


    Au  pays de ma jeunesse, au ciel copieusement étoilé (de rouge), ma famille avait connu deux « Karole » - deux Charles.

    Le premier était Karol Sabath

    karol2

    - fils de ciocia Ludka et neveu de ciocia Lola, la « Germaniste » loquace et speedée, soit, la copine préférée de maman.

    Déjà gamin il se montrait extrêmement talentueux, voire un génie.

    A l'âge de 13 ans, après avoir parcouru sa scolarité en accéléré, y compris les cours de catéchisme, il se retrouva en première année de sciences mathématiques à l'Université de Silésie.

    Avec quelques autres diplômes bien compacts, et notamment celui en biologie de l'évolution, il était parvenu au sommet du PANthéon de la paléontologie polonaise (Polska Akademia Naukowa - Académie Polonaise des Sciences).

    Actif dans la critique du créationnisme et de l'« hypothèse du projet intelligent », il excella particulièrement dans l'étude des œufs de reptiles préhistoriques.

    Il était également paléo artiste.

    Après son retour du désert de Gobi, où il mena des fouilles avec brio, il fut aussi le créateur de la fameuse « Vallée des Dinosaures »,

    vallée dino

    située dans notre zoo parc, et non pas sur une île lointaine comme le « Jurassic Park » de Spielberg.

    En publiant (et en traduisant aisément en une dizaine de langues étrangères) les résultats de ses découvertes concernant la génétique et la structure moléculaire des coquilles d'œufs des ovipares préhistoriques, dans le monde cruel des chercheurs, il marcha hélas sur les mêmes...

    Il devint visiblement quelqu'un d'incommode et à « jalouser ».

    En octobre 2007 il trouva la mort dans un restaurant asiatique à Varsovie lors d'un repas d'affaires, qui en avait engendré une autre, - à caractère criminel, - auprès des brigades d'investigations du ministère polonais de l'intérieur ...

    Car son empoisonnement suspect, qualifié de prémédité et volontaire, reste une énigme jusqu'à nos jours ...

    Ainsi un Musée de la Paléontologie situé à Solec Kujawski porte son nom.

    musée

    ********************** 

    L'autre Karol - Wojtyła - natif de Wadowice (à 40 km. de Katowice) - connu également par ma famille - était un jeune prêtre modeste et ouvrier manoeuvre, lequel, durant une courte période de la seconde guerre mondiale bénéficia de la protection des ouvriers de l'usine de Solvay (produisant de la soude caustique) à Cracovie - à Borek Fałęcki), dont mon grand père maternel et « Tygrys » (sans se connaître de près...) faisaient partie.

    « Borek Fałęcki en 1942.

    Karol Wojtyła est interpellé par une patrouille allemande...(ja, ja...)

    - Halt ! Ausweis bite ! - aboie ein Klaus à l'œil torve et « Got mit uns » gravé sur sa ceinture - en chargeant son fusil.

    - Je n'en ai pas... - répond timidement Karol Wojtyła.

    Soudain, l'Ange Gardien apparaît sur son épaule et s'adresse à « Klaus mit uns » :

    - Tu peux le croire ! C'est un brave homme et, avant tout, très, très catholique... Merveilleusement pratiquant... Plus tard il sera même pape... Alleeey, Klaus : lâche le.

    - D'accord, d'accord ! A une condition : tout de suite après lui ce serait mon tour ! Pigé, Volatile ? »

    En octobre 1978, la fumée blanche s'échappant de la chapelle Sixtine provoqua une intoxication grave et durable auprès de nos « dinosaures rouges » accrochés au pouvoir comme des morpions.

    Au pouvoir de plus en plus fragilisé par l'arrivée massive et subite de la spiritualité ecclésiastique...

    Pour les Polonais, le pape Jean Paul II devint un signal du démarrage vers les changements si longtemps ruminés.

    Et sa première bénédiction adressée aux « Barbies et Fourbis » en 125 langues et autres dialectes de notre planète, déclancha une adoration nationale.

    Le pape par ci, le pape par là,  passa comme un furet à travers le monde.

    Les images pieuses se mirent à remplir officiellement les portefeuilles polonais...

    A défaut de liards de plus en plus manquants.

    liards

    Les messes se multiplièrent - maman n'en loupait aucune...

    Les plateaux à aumône devinrent de plus en plus profonds...

    Maman les remplissait bien... au grand courroux de « Tygrys »...

    Les nouveaux lieux de culte poussaient partout, comme les salons de coiffure et les « comptoirs d'apothicaires », découverts plus tard dans mon nouveau pays...

    (Maintenant ce sont plutôt des solderies...)

    Les églises existantes s'embellissaient considérablement et se remplissaient de paroissiens fermement fervents.

    La Vierge Noire de Częstochowa

    vierge noire de czestochowa2

    accompagnait dorénavant toutes les manifestations pour servir de preuve de la grogne générale de toute la nation.

    Elle jouait son rôle de « apage satanas » - servant de « badge » à démontrer clairement la position politico-socialo-religieuse de l'individu la brandissant.

    Les images pieuses de Sainte Marie et du pape, accompagnées des textes : « Boże - prowadź ! » - « Dieu - conduit nous ! »

    autocar à image 2

    - apposées sur la vitre avant des autocars véhiculant les fidèles pèlerins, surtout à Rome (mais aussi vers les autres coins de prédilection religieuse) - obstruaient dangereusement la vue des conducteurs... Dieu conduisait, certes, mais avait-il son permis ?

    Les grèves - « strajki » et les ralentissements de production de nos usines contribuèrent ainsi à la pénurie totale en marchandise quotidienne (Seigneur, donnez-nous notre bien quotidien...).

    1980 magasin vide

    Les manifestations de plus en plus menaçantes prenaient des formes de moins en moins délicates et généraient de nombreux dégâts collatéraux...

    http://www.youtube.com/watch?v=0M0kAaKzG_Y&feature=related

    intervention greve

    (Intervention avant la pluie...)  

    intervention  après

    (Respect mutuel pendant...)

    Remarque : Quelques années plus tard, dans mon nouveau pays d'adoption, dans une grande ville européenne, j'ai eu l'occasion de voir de près une « puissante » manifestation multi-syndicale.

    bbq

    Je n'en revenais pas, parce que ce que je voyais dépassait mon imagination et mes connaissances en cette matière...

    Je dirais que c'était une grooosse fiesta nationale, arrosée de bierrasse bien fraîche, et au barbeq'-braseros où, à la fin de celle-ci, les « convives » multicolores, la plus part d'entre eux déguisés en boîtes à lettres

    boites à lettres

    de couleur rouge (aussi), n'étaient plus trop sûrs de la raison de leur rassemblement « hic et nunc » devenu « hiiiic et beuuuaaark »... 

    Nos apparatchiks (à vos souhaits !) et autres « kapuś », les « profileurs politiques», les « joufflus à papa comms » se dégonflèrent et, devenus tout petits et insipides, rasèrent timidement les murs (tagués) de nos immeubles, tout en réfléchissant sur leur recyclage ou limogeage imminent...

    La Pologne, depuis l'apparition de Nikolas Copernic et le début de la deuxième guerre mondiale s'était retrouvée, encore une fois, « à la une » de tous les médias mondiaux.

     Je sentais alors que la Pologne était sur le bon chemin... menant, comme tous les autres - droit à Rome.

     http://www.youtube.com/watch?v=kvvkSsXLKMU&feature=related

    Il était temps pour moi de mettre mes œufs dans le même panier et aller voir ailleurs...

    baluchon2

     


    votre commentaire
  • CORPUS BELLICTIS


    Il y avait cependant quelques sacrés dimanches de répit sacro spirituel...

    En septembre, vers six heures du matin, lorsque nous étions encore au lit, « Tygrys » nous « apprenait » subitement que, puisque la météo s'avérait exécrable et ne nous garantissait que de la pluie et des rafales ... le moment était propice pour nous rendre tous à la « grzybobranie » - la cueillette des champignons tant adulée par tout bon Polonais.

    Toutes les prévisions météo émanaient toujours de la même bouche, celle de « Pan Wicherek »

    wicherek

    (là, il était encore jeune...)

    - Monsieur « Brise-Légère » ou simplement - « Pet-au-Vent », qui en se produisant régulièrement et, hélas depuis une éternité, à la télévision polonaise, aux « deux programmes uniques nationaux » (dans ce pays à tendance « unique » - rouge...), se trouvait continuellement « à côté de la plaque » en nous exposant sa « délicieuse » personne rondouillarde complétée par la bouille souriante et décontractée d'un clown...

    La Pologne était trop vaste et géographiquement trop variée pour que les prévisions météo soient exactes pour l'ensemble du pays, et correctement placées, là où il le fallait.

    « Pan Wicherek », sans aucune formation dans ce domaine et sans gêne, piquait toutefois tapageusement la vedette à tous les autres « co-journaleux » et excellait en mauvaises prévisions, voire même en présages de mauvais augure...

    Et pendant toutes les années d'un règne « à basse pression », lorsque le samedi soir il encourageait 39 millions de Polonais à bien profiter de « zielona trawka » - de l'herbe verte (non... encore une fois il ne s'agissait pas de cannabis...) - de quoi, « il ferait divinement beau, chaud, sec et ensoleillé »,  tout le monde se ruait dare-dare à la maison pour s'y barricader afin d'y entamer la longue confection de plats d'hiver, tels la « grochówka » - la soupe aux pois - ou « kapuśniak » - la grosse soupe à la choucroute - ou même du « bigos » (inutile de le décrire car il est devenu trop connu...).

    Les dimanches à « haut risque pluvieux » provoquaient, par contre, un exode général vers des activités purement extérieures...

    Ainsi, « Tygrys » avait décidé de nous véhiculer, comme de coutume, à « Centuria » - un lieu dit -  merveilleusement blotti dans le Jura Krakowsko-Częstochowska, à une cinquantaine de kilomètres de Katowice.

    Depuis des années nous connaissions bien ce havre de paix, possédant un lac au milieu d'hectares et d'hectares de bois mixtes, composés de « sosny » - sapins - de pins parasols à branches incitant à la grimpette et solidement rivés dans le sol sablonneux et/ou calcaire, - et d'une partie de chênes, se rappelant encore les cérémonies païennes

    païens slaves 2

    où nos ancêtres slaves jubilaient gaiement autour de leurs troncs.

    C'était également un véritable paradis mycologique, et « Tygrys » qui préférait de loin la nature et le « broutage à l'œil » s'y connaissait à merveille !

    Il cherchait les champignons « au pif », en reniflant le sol, le feuillage d'un arbre et tout autre élément qui lui signalait la présence des « prawdziwki » géants - les bolets, des « maślaki » - ces voyous gluants

    maslaki 2

    (si efficaces... pour se remettre...)

    - les voiles de nonnes, des « kanie » - les lépiotes,

    kania 2

    (Panées...)

    des « kurki » - les girolles, qui y poussaient abondamment et à une vitesse ahurissante...

    Certes, ses connaissances en champignons étaient incomparables... contrairement aux autres espèces botaniques y grouillant et qu'il ignorait royalement.

    Je me souviens d'un 22 juillet, le jour de la fête nationale polonaise...

    muchomor2

    Avec maman nous cueillions des myrtilles.

    Au bout de quelques heures à nous plier l'échine en zigzag,

    dos 2

    il était apparu - aïe ! l'œil enthousiaste - en brandissant dans sa main une branche immense de celles-ci mais de la taille de « ba-bales de tennis ».

    Remarque : La "fuite radioactive",

     

    tchernobyl2

     

    - et plutôt « radiopassive » car minimisée par la radio russe, - de Tchernobyl (traduction : il était noir...) n'avait eu lieu qu'en 1986 et les légumes et fruits y présents se résolurent juste après à devenir simplement géants...

    Dans cette région contaminée et à l'accès interdit aux humains, les narcotrafiquants futés russes se mirent à cultiver clandestinement des pavots, dont les têtes

    pavot2

    pesèrent quelques kilos de plus qu'habituellement... que celles de ces derniers...

    baie rouge

    « - Venez par iciiii ! Il y en a tout plein ! Oh, comme elles sont grosses ! Et, en plus, elles poussent à une bonne hauteur ! (toujours aussi « racjonalizator » sur le lieu du travail...) Fastoche à ramasser ! » - vociférait il.

    ???! - nous le regardions avec une certaine inquiétude ...

    En fait, ayant confondu les buissons à myrtilles avec un autre fruit juteux qui lui ressemblait étrangement et selon nous, à « pokrzyk ou wilcza jagoda » (baie de loup),

    wilcza jagoda 1

    autrement connu comme la belladone (Atropa belladonna) - hautement toxique provoquant initialement la dilatation de pupilles suivie de tous les bobos du monde et à la chaîne... -  il s'en gava...

    En récupérant un « échantillon » de cette plante, nous nous sommes précipités aux urgences de l'hôpital le plus proche - vide de présence médicale vu la liesse festive nationale...

    Après avoir goûté une ou deux baies, les yeux « écarquillés de stupéfaction », ils nous ont envoyés à un autre. Pour confirmer.

    « Tygrys », psychologiquement convaincu qu'il était atteint par la toxicité de cette plante présentait tous les symptômes d'une intoxication de plus en plus grave... Ses yeux devenaient noirs et velouteux...

    http://www.youtube.com/watch?v=LWLiT6_IZOQ&feature=PlayList&p=5BA9F655D5F3FEDF&playnext_from=PL&playnext=1&index=2

    Au deuxième hôpital - rebelote - les infirmières, après avoir goûté à nouveau trois-quatre « myrtilles », les yeux « exorbités d'étonnement », perplexes, nous expédièrent encore ailleurs...

    Là où il y avait une permanence toxicologique...

    (« Un homme avec un couteau planté dans le dos arrive tant bien que mal et en se traînant à quatre pattes chez un médecin généraliste de garde.

    - Au secours, au secours ! Aidez-moi  - chuchote-t-il fortement affaibli...

    Le toubib regarde sa montre, et du geste sûr du praticien expérimenté, il lui retire le couteau de son dos afin de le lui planter dans l'œil gauche...

    - Bon ! Il est déjà 15 heures ! Moi, j'ai terminé mes consultations, cependant mon confrère l'ophtalmo du deuxième étage reçoit jusqu'à 16 heures ! Mais mouvez-vous, avec un peu de chance... »)

    NB. « Tygrys », louchait légèrement

    coquetterie féline

    vers les « seringues » qui en s'agitant à côté en blouses transparentes présenaient déjà une "coquetterie dans l'œil"...

    coquetterie dans loeil2

    Au troisième, même topo...

    Et là, la patience de « Tygrys » avait pris fin.

    « - Fichtre ! A force de « goûter pour confirmer », - alors que vous êtes tous incapables d'identifier la plantule - il n'en restera plus rien pour montrer à quelqu'un qui s'y connait... ! - siffla-t-il faiblement en les lorgnant tous avec des yeux de biche, car à pupilles de plus en plus dilatées, en sentant que son « heure » était venue...

    Et bien tant pis ! Ne sachant pas quoi, le corps médical avait décidé de débarrasser celui de « Tygrys » de cette toxine éventuelle et difficilement cernable, par un lavage d'estomac,

    zabieg lewatywa 2

    - terminé en toute beauté, - par un lavement intestinal ...

    C'était de trop...

    Humilié jusqu'à la moelle des os, et « suintant » de partout, il s'était écroulé dans sa « wersalka », et en fermant ses yeux momentanément globuleux, il refusa tout contact avec le monde extérieur...

    Cependant...

    Trois heures plus tard, environ, il se présenta dans la cuisine, frai et dispo, pour demander :

    « - C'est quoi, ça ? La vie s'est arrêtée ? Je ne suis pas mort. Et puis, on ne mange plus rien dans cette maison ?! Toxique ou pas, cette plante m'a donné une grosse faim !».

     


    votre commentaire
  •  

    PAR LA PLUIE SLOVAQUE


    Dans les recoins de mon cerveau trop relaxé, je me suis subitement souvenue qu'en affrontant la frontière ukrainienne russe, j'avais mis « à l'abri » quelques 30 roubles qui me restaient de ce transit.

    un rouble2

    (x 30...)

    Ils étaient dissimulés dans un rouleau de papier WC desservant en route le notre - intestinal.

    Il était strictement interdit d'emporter des devises russes (devises... le mot est fort...) hors du pays.

    Mais... Bon, pour une fois...

    C'était une solution plutôt minable pour résoudre notre problème pécuniaire car cet argent représentant notre seul et unique pouvoir d'achat, n'avait aucune valeur sur le territoire tchécoslovaque n'acceptant officiellement que des Koronas et, officieusement, des USD et des DM...

    La proximité gluante, grisâtre et graniteuse des Tatras prouvait encore une fois que ses sommets étaient hauts assez pour se situer au dessus des nuages, eux qui frôlaient de près le sol, comme les gastéropodes.

    Les Tatras se manifestaient de façon habituelle, « aquagénérante », sous la forme d'une « dżdżawka » (djdjavka) - soit, une bruine, propice à l'épanouissement comportemental des cloportes, et sexuel des « dżdżownica » (djdjovnitsa) - les vers de terre. Une bruine à tendance franchement et fraîchement « sans-cessale » s'installant pour une durée indéterminée.

    Notre beau bronzage et notre « bonne mine » pâlissaient d'une minute à l'autre à la température en descente progressive, et qui atteignît nos nerfs au plus vif, si merveilleusement solidifiés lors de notre séjour dans le « pays du parapluie »,

    parapluie bulgare2

    dont l'usage restera autre que celui d'une « paraflotte » ordinaire.

    Dans un petit village aussi incolore qu'inanimé nous avons repéré un magasin local, du genre « superette »...

    Porte ouverte...

    Pas un chat... et tant mieux car, sincèrement, nous n'avions « rien à cirer » de sa présence éventuelle puisque c'était celle d'une vendeuse qui comptait pour nous...

    Après une dizaine de « Houuuu ? », « Coucou ? » et autre « Y a-t-il quelqu'un ? » - nous avons compris que ce magasin, rempli à craquer de denrées alimentaires, était totalement vide de toute trace humaine...

    Soudain, sur le comptoir crasseux nous aperçûmes « un mot »  qui nous apprenait brièvement : Milan ! Je suis aux patates (« brambory » en dialecte tchèque). Lorsque tu te décideras enfin, tête de nœud, à te bouger, à midi, apporte-moi du lait caillé, et surtout reste au magasin pour servir les clients ! ».

    Ké patates ? Où se trouvaient-elles ?

    Ké Milan ? Où était-il ?

    Toujours pas un chat en vue...

    Et heureusement, car nos yeux se posèrent sur quelques saucisses quoique un peu suintantes à la température ambiante, mais ayant cependant l'air d'être succulentes...

    Ces merveilleux sauciflards, tellement adulés aussi bien par les Tchécoslovaques que par les Polonais...

    De belles miches de pain bien frais et encore chaudes.

    Des cornichons en saumure à perte de vue... dans un tonneau en chêne.

    ogorki2

    N'ayant aucun autre choix, et ne voyant toujours ni un chat ni Milan - nous nous sommes servis nous-mêmes.

    Certes, très modestement. Et avant tout, en tenant compte de la valeur approximative de la nourriture y acquise.

    Toutefois, en échange, nous avons laissé un mot « rassurant » informant que : « En ignorant où se situe votre champ de patates et ne sachant pas où était Milan, nous nous sommes servis... - Un peu. - Merci ! - Voici tout ce qui nous reste - trente roubles... ».

    En espérant vivement que cette personne puisse se rendre un jour en URSS pour en avoir l'usage... car autrement, avec cet argent « nominable » (à nominal minable), elle ne pouvait que tapisser un petit coin de son magasin... ou bien, en disposer en guise de suggestion dans l'autre petit coin,  le WC.

    papier toaletowy2

    (un peu comme ça...)

    Les saucisses étaient juteuses et merveilleusement grasses.

    saucisse tchéque2

    La « klbasa » (au féminin et sans voyelle entre « l » et « b »...), qui fut rapidement réchauffée dans l'eau, giclait vaillamment et dans tous les sens sa graisse triplement « glicerideuses » tout en « pftuittant » (de l'onomatopée : Pftuitttt !) copieusement sur nos « plastrons », en visant même nos cheveux et nos yeux...

    Les cornichons vaniteux - « ogourcy » - gonflés dans leur saumure gardaient jalousement l'entièreté de ce jus pour nous exploser en pleine figure en se défendant plus que vigoureusement.

    Je ne connais aucun Slave qui pourrait résister ou, pis encore, se plaindre alors qu'il dispose de ces trois ingrédients... 

    Après la première morsure dans ce matos « explosif », nous optâmes unanimement pour l'« achever » en restant alignés côte à côte, les jambes écartées et la tête penchée en avant.

    Personne n'osa se poster en face...

    Remarque : Quelques années plus tard, à Moscou, j'assistais à un repas dans un restaurant de l'hôtel « Kosmos » (Quatre étoiles : mais que des rouges...) Mes convives étaient des hommes d'affaires réglementairement vêtus en costumes chics et plutôt « armani-ens », et à cravates en soie « nina ricci-ennes » ou « dior-iennes ».

    Notre choix de menu était simple : « katlieti Dievoliaï »

    kotlet Devolay 2

    - soit, des blancs de poulet « farcis » d'une grosse « motte » de beurre (congelé) lequel fondant légèrement à la cuisson, rendait ainsi la viande agréablement juteuse... alors que le restant de cette matière butyrique se camouflait sournoisement à l'intérieur de ce « chausson » viandeux pour suivre le mouvement...

    Autrement, ce met culinaire était aussi appelé par ceux qui en avait fait plus ample connaissance - moi seule en l'occurrence - la « Torpille de Kiev »...

    A la moindre « piqûre » d'une dent de la fourchette, une giclée abondante de beurre chaud et ramolli se plaçait adroitement juste au milieu du torse du convive attablé en face...

    dispute dinatoire2

    ("- Si, si, il a "pftuitté" sur moi, Chef !

    - Quoi?! Moi ?! T'es fou !")

    Dans mon cas, aucun problème : j'étais assise au bout de la loooongue table rectangulaire.

    Par contre, les autres cibles potentielles de cette projection « lipido-lactique», étaient disposées les unes face aux autres...

    après...

    ("Allons... Mettez vous près de moi, les gars ! C'est mieux comme ça, hein?")

    Bref, après ce repas, nos pièces vestimentaires et surtout les cravates, étaient bonnes à faire partie d'un stock « de guerre » russe, pour que, plus tard, quelqu'un privé de bouffe puisse en profiter en suçant cette version lyophilisée, mais cependant extrêmement riche en apport calorique...

    ******* 

    Après une longue et éprouvante file, de quatre kilomètres et deux cents longs mètres, au poste frontière de Cieszyn, nous regagnions enfin nos pénates (190 x 80 cm.)...

    Et, aux aurores, lorsque les sons des diverses cloches locales m'explosaient les tympans, la voix douce de maman m'annonça que nous étions dimanche et que... Flûûûte !

    http://www.youtube.com/watch?v=ZNEOl4bcfkc&feature=related

    smycz kaganiec3


    votre commentaire
  • JAUNES DE VOYAGE

     


    Un, deux, trois... Puis cinq !

    Paires d'yeux noirs confondus dans ceux, jaunes, du maïs...

    Au travers d'un champ, là où nous nous étions arrêtés, des petites têtes noires apparaissaient comme des œufs de caviar jetés nonchalamment sur un blini...

    Leurs porteurs, l'un plus petit que l'autre, d'un aspect négligé, aux cheveux ne connaissant pas le peigne depuis la naissance de leurs « supports », tous « fumés », les clopes au bec encerclèrent étroitement notre voiture...

    Nous en avions déduit qu'ils la regardaient avec une convoitise certaine et une insistance douteuse.

    Ils nous laissèrent comprendre qu'ils voulaient des « roues ».

    Mais non, bonhomme, désolé, mais la voiture doit être complète pour rouler...

    Alarmé par nos débats multilingues, apparaît, quelques minutes plus tard, le chef du village en personne... trapu, musclé et garni à son sommet d'une barbichette tombante, comme celle d'un mâle caprin.

    bouc2

    Aïe.

    Cependant le baluchon crasseux qu'il tenait fermement dans sa grosse poigne abritait un quignon de pain et une bouteille de limonade chaude.

    Ensuite, il avait émis d'une voix autoritaire un souhait,  confirmant celui des enfants de s'emparer « des roues de notre voiture ».

    Avec un soulagement se manifestant sous la forme de quelques miasmes discrètement et instantanément déposés dans nos frocs, nous avons enfin compris, que le troupeau ne désirait rien de plus qu'exécuter un simple troc : en échange de leur pain, ils voulaient « nos cercles des jeux olympiques »

    logo jeux2

    - montrés par leurs doigts crados. Soit, le logo nickelé de la marque de « Waouw, dis... » représentant quatre cercles...

    logo audi 2

    Bien sûr, nous cédâmes à leur demande à l'aide d'un tournevis et partîmes dare-dare.

    Remarque : Neuf ans plus tard, je me suis trouvée à Budapest à l'occasion de la préparation d'une mission d'hommes d'affaires d'un "pays, d'au moins 360 bières et autant de dialectes, que de ministres, et où l'Union fait (pour l'instant!) la force" (contrairement à celle des Soviétiques...), où j'ai appris que son ambassadeur, en poste depuis quatre ans, avait déjà commandé quinze fois des logos pour sa Mercedes de fonction... (Benz 400 de 6 cylindres - vroum, vroum...).

    http://www.youtube.com/watch?v=7tGuJ34062s

    logo mercedes2

    Ensuite ces logos subtilisés, précieusement sciés et accommodés, devenaient des pendentifs « à la in » des « baba cool » locaux qui en faisaient le fier étalage de leur pacifisme aigu.


     peace 2
     

    Les douaniers tchécoslovaques de l'époque n'étaient pas des enfants du cœur...

    En fouillant avec soin et sans respect notre voiture, nos valises, les « moultes » sacoches et autres menus sacs en plastique déchirés, du genre « Epa », fortement odorants (tout de même... après cinq semaines...), dispersés en vrac et au diable,

    valises2

    ils n'en revenaient pas « qu'on puisse voyager sans le moindre argent tout en se pavanant dans une voiture luxueuse ».

    Nos faibles explications traduites simultanément en plusieurs langues s'avéraient hélas peu convaincantes car de toute façon elles demeuraient incomprises...

    On voyant leurs grosses paluches tâter et chiffonner, sans respect, nos effets personnels, je me suis fait la remarque amère que s'il y avaient deux professions, parmi les plus ingrates au monde, que je ne voudrais exercer sous aucun prétexte, c'était celle de  gardien de prison ou de douanier, déplaçant toujours les mêmes objets personnels, imprégnés des sécrétions organiques des touristes goûtant pour la première fois de leur vie à des cuisines à tolérance intestinale « zéro »...

    Je me souviens avec tendresse du désarroi amèrement vécu de mon père, « Tygrys », partant avec maman vers leur destination bulgaro-yougoslave préférée...

    http://www.youtube.com/watch?v=Ab_IE_eXyTQ&feature=related

    Déjà en avril, il sciait les manches des brosses à dents afin d'alléger son équipage et gagner de la place dans la petite Fiat 126p.

    Les objets y embarqués lui obéissaient rigoureusement (au même titre que les personnes de son entourage proche...) et se mettaient avec soumission dans toutes les parcelles dont cette « toto » en pouvait disposer.

    http://www.youtube.com/watch?v=LVKCRpOewco

    L'installation du bagage lui prenait quelques journées entières.

    Et tout ça pour parcourir une distance de 60 km. à peine, juste jusqu'à la frontière polono-tchèque, à Cieszyn, car là, après l'introduction d'un petit doigt douanier

    petit doigt2

    dans le tas soigneusement rangé, les affaires avaient l'air de se révolter en s'épanouissant par terre comme un airbag dans sa mission de sauvetage... 

    Et pour les rassembler de nouveau, il fallait encore un certain temps... juste pour déclencher une dispute conjugale dont l'objet principal était d'accuser maman du surplus si bien quantitatif que qualitatif de « bazars inutiles ». 

    **** 

    Le soleil se coucha et la température plus que clémente nous avait incité à dormir « pod chmurką » - sous les nuages - sous le ciel bien noir de la nouvelle lune...

    Près de la petite route, nous prîmes avec plaisir des places horizontales.

    Jasiu « z małą » - avec la petite dans l'habitacle de la voiture, et nous, « z Kasią », en pleine terre... comme des chicons en quelque sorte.

    Nous disposions de sacs de couchage bien étroits.

    jez2

    Repérant à une vingtaine de mètres de la voiture un sympathique creux, tapissé d'herbe douce (et pas de cannabis...) et épousant parfaitement nos formes, Jasiu nous avait enfermées (les bras à l'intérieur afin d'éviter les piqûres de moustiques) dans nos « cou-couches sacoches sarcophageuses » respectives.

    Il faisait encore bien noir, lorsque j'ai senti que quelque chose (?!) marchait sur moi...

    Puis d'autres « choses » se mirent à me passer dessus en travers...

    L'horreur de l'inconnu m'avait dressé les cheveux cachés dans un « capuchon protecteur » faisant partie de mon sac.

    Kasia était également « traversée »...

    Une sorte d'« hallucination » s'était déclenchée.

    Dans la pénombre totale, nous nous imaginions le pire, tout en essayant tant bien que mal d'identifier ces « marcho-cavalant », si pas, des « rampo-réptant » (!!!?) 

    D'une voix étranglée par la trouille bleue sous ce ciel goudronneux noir, nous appelions vainement Jasiu au secours - placidement endormi dans sa voiture « citron jaune » - la seule et unique tache claire, et donc bien visible.

    Nous luttâmes nerveusement, comme des chrysalides dans leurs cocons, pour pouvoir enfin libérer l'un ou l'autre membre considéré comme « tactile » et appartenant à nos corps emmaillotés...

    Cocon 2

     

    pour constater, qu'une famille nombreuse de hérissons...

    (Pas de photo - on sait à quoi ils ressemblent !) 

    se faisait un véritable festin (entre nos deux sacs de couchage...) en se gavant de petits champignons - « de rien du tout » - chétifs et incolores

    grzybek halucynogenny2

    soit, - "chétiflores" - qui poussaient un peu partout autour de nous, et qui, après un test organoleptique avancé, se sont retrouvés plus tard dans la matinée, dans notre poêlon chauffé sur un feu du bois.

    Ce repas n'était pas cependant que succulent...

    En nous trouvant tous, y la fillette comprise, immédiatement dans un état plus que "zen" et drôlement « décompressés », nous nous abstenions de toute reprise de la route.

    http://www.youtube.com/watch?v=HQy2HM4Ezao&feature=related   


    votre commentaire
  • FINAUDS OUGRIENS

     


     

     L'accès « au point d'eau », stratégiquement convoité et hygiéniquement soulageant, s'avéra malheureusement être notre seule commodité, car toute la « faune touristique » multinationale qui y grouillait, aux alentours de 20 heures, s'était mise littéralement à « vibrer » au rythme de la musique diffusée à « donf » par les  nombreuses discothèques tant officielles que pirates, ainsi que par les diffuseurs accrochés un peu partout...

    http://www.youtube.com/watch?v=kTmgVyznNic&feature=related

    Et puis, une fois la nuit bien tombée, au travers des fines parois des tentes, nous étions, hélas, condamnés à entendre toute la joie de vivre et, surtout celle de la consommation furtive des nombreux « coup(le)s de cœur », déployant intensément leurs phéromones par-dessus des dessous vachement fréquentés, tout au long de l'un ou l'autre slow aussi langoureux que promettant...

    Dur !

    Les disputes familiales des personnes épuisées par leur voyage.

    Les pignoufs désœuvrés, qui ne parvenaient pas rassembler leur matos flambant neuf...

    Les réactions indignées de quelques photographes, déçus d'avoir raté une ou l'autre photo de leurs proches...

    imbécile phoque2

    (Fuck ! Who the hell is that ?!)

    Les piaulements des petits chiens hystériques des « mémés » - ces bobonnes presque « à poil », cramées par le soleil ardent et rouges comme des homards cuits et, à bout de nerfs ...

    Les « prises de becs interculturelles » à forte coloration insultante et hautement « polyglottique » : « Cholera jasna, psiakrew et dupa mokra »...  

    Des « Khrien et Tchiort s taboï » - collés ensemble.

    Quelques « Godverdommes » « hutturaux » (gutturaux), exultés toutefois en fausset  strident, mais appartenant cependant à l'un ou l'autre mâle « autoritaire » et dominant (la situation...) - suivis « d'eine Scheiße » - comme d'hab' aboyant (ja, ja... natürlich !), de « Ruhe ! » et, d'un autre « Totenkopf » méprisant... et tant d'autres insultes venant d'autrui.

    Bref, la seule qui m'avait manquée, c'était « l'oeil de baleine ! » - considérée par les Japonais comme horrifiante... Ils étaient absents au camping, et cela pour une simple raison : ils remplissaient à ras bords les hôtels huppés et « multi-étoileux » de Budapest...

    Les « trop plein » de « Tokay Szamorodni »

    http://www.youtube.com/watch?v=VWAv3nyytDQ&feature=related

    tokay szamorodni2

    (et pis encore : « Aszu » - le moelleux),

    aszu 2

    longtemps cumulés dans les gosiers, et à température corporelle (toutefois légèrement élevée à cause de la chaleur) retrouvaient leur liberté...

    La vinasse bue dans sa version tiédasse était violemment projetée et s'écrasait bruyamment à proximité de nos tentes, comme un bonnet de piscine en latex rempli de flotte et lancé du quatrième étage...

    paw2

    Depuis des siècles, les Hongrois étaient considérés par les Polonais comme des vrais frérots sympas.

    Personne ne parvient à comprendre cela, car leurs nombreuses particularités culturelles, et surtout celle émanant de leur langue - finno-ougrienne, - n'ont absolument rien de commun avec les Slaves...

    Appelée par eux mêmes « Magyar », cette langue était jadis parlée sur les versants orientaux des monts Oural, et était basée sur « l'accolage » à la racine de multiples préfixes et suffixes...

    Personnellement, je pense que cette amitié réciproque et débordante serait due au fait que, d'abord, se sont des voisins indirects, et puisque éloignés, ils sont toujours plus acceptables. Deuxièmement, les deux nations présentent d'excellentes prédispositions aussi bien pour une bonne bagarre entre  hommes, que pour la joyeuse prise d'une quelconque boisson, pourvu qu'elle soit alcoolisée...

    « Polak Węgier - dwa bratanki („Lengyel Magyar ket jo barat"...) i do szabli i do szklanki... » - dit un dicton.

    „Polonais - Hongrois - ces deux bons frères : toujours près de leur sabre, toujours prêts pour un verre..."

    http://www.youtube.com/watch?v=UBZS7IajmeE&feature=related

    Dans l'histoire il y a également eu une volée de rois et de princesses qui se sont étroitement entremêlés dans nos cours respectives...

    Plus tard, en 1986, c'étaient encore eux, les douaniers hongrois, qui sectionnaient courageusement des clôtures barbelées sur la frontière austro-hongroise... 

    frontière 2

    Budapest est une ville merveilleusement belle.

    http://www.youtube.com/watch?v=tWX2TIK0CcU&feature=related

    Après avoir « jeté » un œil sur quelques vestiges datant de l'époque austro-hongroise, je contemplais le Pont Elisabeth,

    pont de Sissi 2

    appelé chaleureusement le « Pont de Sissy » (oui, oui il s'agit de la même que dans ce film « kitcheux » et infiniment « tarte »...) - car c'était à elle qu'il avait été « dédié ».

    Nous nous sommes rendus sur l'Ile Marguerite - Margitsziget

    ile  marguerite2

    - ce « poumon vert » placé au milieu du Danube.

    Comptant cent vingt-trois sources d'eaux thermales à différentes températures (agréablement élevées), si bénéfiques pour soigner l'arthrite ou/et les rhumatismes, cette île, entièrement couverte de verdure juteuse, était considérée comme un havre de paix et le fait d'y passer une journée nous avait fortement adouci les mœurs.

    Nous nous changeâmes dans les vestiaires communs, en laissant toutes nos affaires, - y les plus précieuses comprises - dans de petites armoires métalliques bien solides et fermant à clé.

    Les sources y crachotaient une eau limpide et chaude aux sons de la famille de Strauss.

    http://www.youtube.com/watch?v=t38fIJgvWEM&feature=related

    à la source2

    Portant des bijoux en argent, je me suis alors aperçue que ceux-ci devenaient intensément noirs - « moirés », comme des perles noires.

    En effet, une de ces sources contenait du soufre qui entrait en réaction chimique directe avec l'argent...

    Sur mes mains cela ne jurait point... Par contre...

    Un « apfelstrudel » « w kwiecie wieku » - d'âge mûr et d'origine indéfinie, velu comme une mygale, ou, pis encore, comme ma copine Ludmiła...

    amigo2

    et à la nuque « taureautique »,

    taureau2

    c'est-à-dire inexistante, qui me faisait des avances aquatiques, possédait, outre ces attributs, une denture en « argenterie massive provenant du temps des Habsbourg » - dirait-on -,  

    Argenterie2

    parce que tous les couverts, les théières et autres menus pots à crème y trouvaient parfaitement tant  un usage qu'un emplacement.

    Son laaaarge sourire argenté et d'une couleur noire m'impressionnait...

    Sa bouche me rappelait l'entrée du sous-sol de la mine « Gottwald » que j'avais jadis visitée.

    gottwald2

    Durablement relaxés et momentanément décrottés, nous avions décidé d'errer à Budapest en vue d'y manger quelque chose de bon...

    Une spécialité locale : un « bogratch », ou « letcho »,

    http://www.youtube.com/watch?v=21qzlH93L_M&feature=related

    ou encore un goulasch ou, même un « placek węgierski »

    placek wegierski2

    - cette galette de pommes de terre finement hachées et frite, nappée de goulache richement coulant... -  soit, un gros bon et un repas bien solide... pour aller contre le vent.

    http://www.youtube.com/watch?v=yqvsBA9UKjI&feature=fvsr

    Hélas, les portes de nos armoires blindées, plus que largement ouvertes, nous avaient démontrés que nous dégusterions ces spécialités plutôt dans un de nos restos locaux de Katowice...

    Nous avions été dévalisés... Simplement.

    http://www.youtube.com/watch?v=goeOUTRy2es

    Ils ne nous restaient heureusement que nos passeports - car à cette époque les passeurs clandestins ne sévissaient pas encore autant que de nos jours - et les talons d'essence.

    Bredouilles, débarrassés de notre cagnotte commune ainsi que de tout symptôme rhumatismal éventuel (j'avoue que c'était une piètre consolation à l'âge de 25 ans), nous gagnâmes notre voiture et partîmes, furieux et encore affamés comme des chiens, et pis encore... comme des félins (« félin affamé - félin fâché » !) en direction du poste frontière avec la Slovaquie le plus proche...

    En espérant qu'un mariage local se trouverait sur notre chemin...

     

    Ou, qu'une tirelire ayant la forme de la coupole du bâtiment du Parlement hongrois,

    coupole parlement3

    remplie de Forints et de Couronnes tchécoslovaques nous tomberait du ciel...

    Du ciel toujours intensément bleu, comme ce Danube - Duna,

    duna2

    - inspirant si merveilleusement Liszt, Bartok, Kosma, Bihari, Czinka et tant d'autres talents musicaux nous transmettant depuis des années leurs « kurucs, verbunkos, palotas, notas » (Non ! Il ne s'agit pas de gros mots : ce sont les différents styles musicaux hongrois...) et, surtout, des csardas - aussi langoureux qu'envoûtants...

    A écouter et ré-écouter...

    Et encore, et encore, et encore...

     http://www.youtube.com/watch?v=L3fYZDqb7qw&feature=related

      

    http://www.youtube.com/watch?v=5gvFH0JuCrE&feature=related


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique