• Pologne: Zoll Back

    ZOLL BACK


    Et les Polonais fuyaient.

    Fuyaient...

    Ils partaient à l'Ouest sous n'importe quel prétexte et dans des conditions inimaginables...

    Grâce à la nouvelle convention de la Croix Rouge Internationale mettant en application le « regroupement familial », prouvant ainsi une large ouverture d'esprit et la bonne volonté des diverses parties, les sujets polonais ciblaient tous les coins du monde tout à fait légalement...

    Ou pas, car ne disposant pas, mais alors pas du tout, du moindre ascendant occidental.

    krewny 2

    Il y a ceux, nombreux, qui sont allés s'établir en Israël.

    Ceux qui ont rejoint leurs familles déjà installées aux Etats Unis d'Amérique, au Canada...

    Hymne de "Polonia" :

     http://www.youtube.com/watch?v=9x-lgefPuss

    Mais, dans notre région, « germanisée » depuis des années, la cible incontestable et incontestée était la R.F.A.

    Dans notre « quiproquo historique », trouble et généralisé, personne n'a jamais été en mesure de se prononcer une bonne fois pour toutes, en ce qui concernait son appartenance ou non, à ce peuple germanique, germanophone et germanisant...

    De plus, vu la proximité, de l'ordre du kilomètre (en ce qui me concerne) de cet état à notre porte, le chemin pour la conquête d'ein blau Himmel était au moins aisément atteignable...

    « Les policiers de « drogówka », (de : droga - la route) du trafic routier (ou de la circulation), arrêtent une voiture partiellement immatriculée en Pologne...

    - Bonjour. Vous savez, towarzyszu, (au vocatif : camarade) que vous ne possédez qu'une seule plaque d'immatriculation sur votre véhicule ? - demanda poliment un « scaphandrier cycliste volant » - Mais que vois-je, vous êtes à dix passagers dans cette voiture de cinq places ?! - continua-t-il. - Permis de conduire et carte grise (qui était toujours verte...). Vous n'en avez pas ? Ni l'un ni l'autre... D'accord, sortez tous, s'il vous plaît... De plus, il me semble que vous avez exagéré en chargeant très mal tant de bagages sur votre toit ! - s'acharna-t-il timidement...

    - C'est quoi ce gosse « basané » et mineur... Il ne figure pas sur votre carte d'identité ! Vous avez, sans doute, une autorisation pour le véhiculer partout ? Mais, je rêve ? Vous êtes ivre... Et dans ce paquet pesant, qu'y a-t-il ? - demanda-t-il, déboussolé...

    - De l'or ! Et 100 billets de dollars à haute valeur faciale ?

    Soudain, en ouvrant le coffre, une mamie octogénaire se répand sur le revêtement routier hostile...

    - Quoi, quoi, Heinrich ? Nous avons déjà semés ces cons de flics et nous sommes arrivés dans le Reich ?! »

    Un jour, je me suis rendue à Leipzig (aller et retour et séjour d'un jour...) pour un « shoping éclair » (sorte de « blietzkrieg » féminin), afin de m'acheter des godasses dans un magasin de marque - « Salamander », situé à Peterstrasse... (natürlich...)

    Pourquoi ce choix de magasin ?

    Tout le monde m'avait compris...

    J'espère bien...

    Le train, quant à lui, continuait son « bonhomme de chemin » au delà de Lipsk (Leipzig), vers Essen, Aachen (Aix-la-Chapelle - en polonais, Akwizgran), mais cela ne me concernait aucunement...

    Qu'il y aille.

    Du moins, lors de cette aventure en chemin de fer frôlant le rideau du même matériau... 

    Cependant, avec mes trois copains/copines, nous ignorions que nous étions quasi les seuls à bord de ce train à envisager de retourner chez nous.

    Nous prîmes des couchettes, car ce déplacement suggérait un « long voyage », à savoir : 555 km.

    Long trajet, parce que parsemé de pièges...

    Prenant le temps et l'attention des voyageurs stressés.

    http://www.youtube.com/watch?v=6y7tjxii2y4

    Les contrariétés, en salve, commençaient avec la douane à la frontière de Görlitz, - plutôt, Zgorzelec pour nous Polonais - où la fouille douanière, parmi les plus spectaculaires de ma vie avait eu lieu.

    Non, ce n'est pas vrai : la douane ukrainienne était encore plus « chienne ».

    Voilà, le passage des « Wopiści » (Wojskowa Ochrona Pogranicza) - la Défense Militaire des Zones Frontalières - polonais et est-allemands (au « look » exécrablement miteux), lourdement accoutrés et « à Kalachnikov »,

    http://www.youtube.com/watch?v=KtX-V4OE50Y

    mitraillette 2

    noyés dans une meute de chiens (des bergers allemands d'origine diverse) renifleurs,

    truffe 2

    surexcités et aboyant (les douaniers comme les chiens...),

    chasse à courre 2

    et exhalant de leur haleine fétide la « demi digestion » de vodka et d'ail poussé par des « corneed beef » provenant d'un stock de la dernière guerre...

    Les miroirs, plantés sur de longs manches, passaient en dessous du train, au dessus, sous les sièges, dans les couchettes...

    Les sacs à main, les grosses valises gonflées, les paquets divers dans leur emballage cadeau - tout était soumis à un contrôle de plus sévère pour détecter le moindre objet illicitement transporté et truffé dans n'importe quoi...

    De temps à autre, un « canidus goinfrus» pisteur et renifleur se plantait « professionnellement », en tombant « truffe à truffe » avec une oie rôtie

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    dans sa graisse - à la polonaise - destinée à égayer les papilles d'un fraîchement « naturalisé » Allemand en « mal du pays »...

    Ou bien, sur la « truffe humide de phéromones » d'une petite « bichette », une chienne, Conchita,

    conchita 2

    de race chihuaha et en chaleur...

    C'était également le moment délicieux pour réciter - devant tout le monde - l'inventaire le plus détaillé de son bagage...

    D'annoncer « wszem i wobec » - « à quiconque et en présence de » - la somme exacte d'argent possédée sur soi, ainsi que le nombre de pièces de bijoux etc. etc.

    tresor 3

     

    Mais oui, Com-Et-Con obligeait...

    Parfois, cette « zoll zélée » allait beaucoup plus loin et procédait à une fouille corporelle, laquelle, grâce au ciel, n'était pas publique...

    Je crois que la seule chose qui nous restait, à nous les femmes, la chose « virginale » et « non soumise à déclaration », c'étaient nos protèges slips, braves et fidèlement attachés à nous, quoi qu'ayant vécu le voyage et le stress...

    C'était certainement pour cette raison, qu'ils avaient eu la chance de survivre...  

    On réquisitionnait tout ce qui tombait « sous la grappe », on extirpait les voyageurs gigotant d'indignation du train, on éventrait les valises et saccageait les sacs en éparpillant leur contenu partout.

    pobojowisko 2

    Par terre.

    Par Toutatis ! Quelle pagaille...

    Bref, aucune fuite n'était tolérée...

    Par contre, quelques centaines de kilomètres plus loin, et dans le même train (de ce que j'avais appris plus tard), au bout de ce « sombre tunnel oriental » : « Willkommen in Deutschland » !

    La douane ouest allemande, - fraîche et dispo, à l'uniforme réglementairement porté, - y pénétrait, toute souriante et en s'exprimant dans une langue polonaise correcte, en proposant aux « demandeurs d'asile potentiels ici présents » de remettre leurs passeports, afin de poursuivre leur « rapatriement imminent et volontaire » vers Unna Massen (près de Dortmund), un gigantesque camp d'accueil pour les réfugiés politiques...

     http://www.youtube.com/watch?v=q3QO5TCS-hI


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