• Pologne: Vola-t-il?

     VOLA-T-IL ?

     

    szachownica 21

      http://www.youtube.com/watch?v=yZpei6K83bo&feature=related

    Je me trouvais au point 50°14'17,88''N et 19°02'02,34''E. 

    J'étais au septième ciel... sous un adorable Cumulonimbus suspendu juste au dessus de ma tête.

    A 1250 m. exactement...

    Ce point se trouvait sur la piste de décollage (couverte de bosses et de flaques d'eau...) de l'Aeroklub Śląski - l'Aéroclub de Silésie, au milieu d'un groupe d'aviateurs agités.

    La grande silhouette élancée à la démarche noble appartenait à Michał Scipio del Campo,

    znaczek scipio

     

    - le « parrain » de la jeunesse « volante » de cet aéroport, situé à Muchowiec - un quartier fortement éloigné de Katowice, et le mot est faible...

    L'octogénaire, à l'œil vif d'un aigle et à l'esprit pétillant, cet ingénieur d'antan et polytechnicien en thermodynamique, ce traducteur multilingue (maîtrisant plus de treize langues), s'était installé pour de bon dans notre ville en 1945, juste après la seconde guerre mondiale...

    Hormis ses multiples talents, il se réjouissait d'un lourd palmarès en matière de concours, tant d'aviation polonaise qu'étrangère. 

    A côté de moi se tenait Edward Makula, - le champion du monde de concours OPEN de planeurs en 1963, son jeune « poulain », qui jouait surtout les rôles d'un « Pégase » lors de missions de toute urgence, comme celle, par exemple, d'aller chercher (en Suisse), un sérum contre le venin de serpent jararaca,

    jararaca

    transmis par la morsure à un zoologue de notre zoo-parc de Katowice/Chorzów (les deux villes toujours en dispute...).  

    Pour y assister, en qualité hélas de la seule et unique représentante de notre famille, j'avais même séché ma compétition de natation et écarté avec un plaisir fou les cours de religion...

    J'étais prête à admirer les exploits aériens de mon frère. 

    A l'idée que son fils puisse s'élever dans le ciel (comme certains autres), enfermé simplement dans un planeur en bois exigu et à la portance réduite - et, surtout ! - sans la moindre hélice ou moteur, - Tygrys présentait déjà tous les signes d'une indisposition grave, générale et multicolore.

    Son aversion à l'égard des engins "volants, flottant, rampant" et autres était toujours spectaculaire.

    Le voyant dans cet état, rien ne permettait de croire qu'il se rendrait un jour sur ce terrain d'aviation, même pour une cueillette de champignons ou un simple besoin physiologique... 

    Maman, en cachant bien son inquiétude et faisant « dobra mina do złej gry » - « contre mauvaise fortune, bon coeur », s'était discrètement éclipsée vers sa direction tant favorite que fréquentée...

    Avant midi - comme prévu : quelques épreuves sur un brave planeur de formation, robuste et facile à piloter (cela dépendait par qui), SZD-9 BOCIAN

    Bocian 2

     

    (la Cigogne), dont le « nid » se trouvait au sein de Szybowcowe Zakłady Doświadczalne (Institut de Recherches Expérimentales en Planeurs) à Bielsko-Biała (à 60 km. de Katowice en vol direct et « automnal » - puisqu'en direction du sud au retour saisonnier de cet échassier). 

    bocian ptak 2

    Après midi, une autre séance : les acrobaties « tirebouchonneuses » en piqué,  à la casse cou, et au ras du sol, sur de petits « joyaux » rapides et nerveux, du nom de ZLIN,

    zlin2jpg


    de production tchécoslovaque à l'époque (« Moravan Aviation » à Otrokovice). 

    Il faut ajouter, qu'après de nombreux cours, examens de sélection et autres épreuves sans pitié, passés tant sur le tarmac de l'aéroclub que dans son ciel clément et « cirrus-stratussieux », ce jour là, mon frère visait sa première « mouette »

     mewy 2

    (sur trois) en s'aiguisant d'ores et déjà le bec acéré de « jeune aiglon », afin d'obtenir, plus tard, son premier diamant... 

    Celui, qui lui restera éternellement... avec deux autres. 

    Les planeurs étaient, d'abord, manuellement poussés par leurs pilotes d'un hangar commun sur la piste de décollage, pour être, ensuite, attachés à un respectable et unique biplan de Muchowiec, un AN,

    ANTEK 2 2

    du quasi même âge que son « papa », le célèbre constructeur Antonov...   

    A chaque fois que ce vieux « coucou » soviet au bout du rouleau, devait prendre de la vitesse afin de tracter un « bociek » (populairement : la cigogne) à une altitude convenable, j'avais l'impression qu'il allait aussitôt s'écrouler sur nos pieds et devant nos yeux comme un gros bourdon,

    http://www.youtube.com/watch?v=ucrKUO9FVfY

    engourdi, frappé de gels précoces... 

    Alors que je suivais les yeux nus le trajet de ce vieil engin aérien, fidèle jusqu'au bout, et celui du « bociek », léger, docile et confiant, - dans le fond du terrain...

    De l'autre côté de la piste, nous apercevions la silhouette plutôt sportive d'un quadragénaire, presque en tenue de para commando, qui approchait à petits pas peu rassurés...

    Tygrys venait admirer, en cachette, les exploits aériens de son fils, en scrutant d'un oeil attentif l'état général de ce matos aéronautique sophistiqué...

    De l'œil armé de jumelles datant de sa formation militaire pour officiers d'artillerie anti-aérienne à Toruń.

    http://www.youtube.com/watch?v=ldPgDZBSVUA


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