• Pologne: Telle est vision d'eux

    TELLE - EST - VISION - D'EUX

    Ce seul, et unique, programme national de la télévision polonaise était soumis à la censure la plus stricte (CPS).

    Pas de religion, pas de propos incohérents et/ou visant le régime comm et ses fervents « diététiciens », pas de scènes érotiques, pas de victoire (ostentatoires) d'une femme sur l'Homme...

    Sans trop y réfléchir, nous avions constaté que d'abord il y avait un Homme - Chasseur Vaillant Taciturne et puis, une Femme  - Cueilleuse Gloutonne Loquace. 

    Et la vision (sans télé) de la femme par Aristote était déjà décrite dans « Histoire des Animaux », 638 b. (Heureusement, en son temps...) :

      « La femme est moins musclée, avec les articulations moins prononcées ; elle a aussi le poil plus fin dans les espèces velues et, dans celles qui ne le sont pas, ce qui en tient lieu. Les femelles ont aussi la chair plus molle que les mâles, les genoux plus rapprochés et les jambes plus maigres. Leurs pieds sont plus menus, chez les animaux qui en possèdent. Les femelles ont toujours la voix plus faible et plus aiguë, chez tous les animaux qui ont de la voix, sauf chez les bovins : chez ces derniers, les femelles ont la voix plus grave que les mâles. Les parties conçues naturellement pour la défense, cornes, ergots et autres, appartiennent dans certains genres aux mâles, mais non aux femelles. Dans quelques genres, ces parties existent chez les uns et les autres, mais elles sont plus fortes et plus développées chez les mâles »

    Cette observation nous avait été assez rapidement confirmée avec l'arrivée du film  « Et Dieu... créa la femme » (il n'a rien trouvé de mieux...) de Vadim avec sa BB, - à poil, - parait-il.

    Franchement je ne comprenais rien car tout ce qu'il y avait de distinctif chez cette femme nous était grossièrement coupé par les préposés à la censure (PC), lesquels devaient fameusement se rincer les yeux...

    Nos spectateurs polonais n'ont jamais vu le moindre nichon de BB, la moindre parcelle de sa nudité célébrissime si ce n'est un pouce, un orteil, une coude ou un pied nu - pointure 38..., et lorsqu'elle s'apprêtait à prendre une position, plutôt,  horizontale avec Jean-Louis Trintignant, - nous la revoyions sitôt débout et habillée, à ânonner une autre chose et avec quelqu'un de tout à fait différent que dans la scène précédente.

    Ainsi, la durée des films importés  des pays KK - comme ça se lit (kraje kapitalistyczne) - dépassait rarement 45 min., tant il y avait des scènes à liquider...

     Il y avait aussi des feuilletons polono-polonais assez réussis et non soumis à la censure rigoureuse (NSCR).

    « Czterej pancerni i pies » (« Quatre tankistes et un chien ») était de loin le préféré de tous.

    http://www.youtube.com/watch?v=b6uLE5jBqBA

    Beaucoup d'humour derrière la ligne de front de la seconde guerre mondiale à travers l'amitié d'hommes, rudes et courageux, et Charik, - ce berger allemand (au tournage : manque de goût ou de races ?), adopté par les coéquipiers du char « Rudy » (« Le roux »)...

     Les films, quant à eux, étalaient les grands moments historiques de la Pologne, telle l'adaptation cinématographique de la célèbre trilogie de Henryk Sienkiewicz, « Pan Wołodyjowski » - « Messire Wolodyjowski », « Ogniem i mieczem » - « Par le fer et par le feu », « Potop » - « Le Déluge », transposant de manière panoramique les années de lutte acharnée des Polonais contre l'envahisseur mongolo tatar, audacieux et taciturne, ou le suédois, plutôt maritime et bavard... 

    Et voilà un jour, une belle soirée télé en perspective : trois heures de film NSC (non soumis à la censure), - première partie de cette trilogie, « Messire Wolodyjowski .

    Tous les quatre, nous nous retrouvions en une grappe serrée dans le living de 3 x 3,5 m. ce qui gênait déjà Tygrys.

    Vu l'exiguïté de la pièce, toutes les heures, il fallait ouvrir la fenêtre car l'émotion et la surpopulation y réunie rendait l'air vicieux. 

    Avec maman, nous nous émerveillâmes sur le physique harmonieux d'un héros mongolo tatar, Asïa Toukhaï-Beï, le rôle étant incarné par Daniel Olbrychski, un jeune comédien prometteur...

    Tygrys ne l'appréciait guère car ce dernier n'était ni physiquement garni, ni réussi comme John Wayne, et de plus il était roux à la peau claire... (un Tatar ?)

    Alors mon père, en bayaaaaant ostensiblement, provoquait des courants d'air intempestifs en se rendant fréquemment aux toilettes, comme s'il avait abusé de herbata z cytryną (thé avec citron)...

    Visiblement, Olbrychski avait sur lui un effet purement diurétique. L'atmosphère qui s'y dégradait doucement virait franchement vers l'infecte, voire le délétère!

     Et lorsque ce beau mâle asiatique fut enfin capturé, tout allait encore bien car il voulait se reconvertir au christianisme... Personne ne soupçonnait que... Nooooon !

    Tygrys, ayant déjà lu cette œuvre de Sienkiewicz, et au comble de l'irritation, avait, perfidement, commis le pire qui se résumait au chuintement digne d'une vipère du Gabon saturé d'une vengeance tant attendue :

    - « O, o ! Pas la peine de s'agiter ainsi ! De toute façon votre rouquinet se fera empaler d'ici 10 minutes !  Et c'est bien fait pour lui ! Ajouta-t-il en bayant bruyamment. 

    Effectivement, - 7 minutes plus tard, - Asïa Toukhaï-Beï, notre "Rouquin Palot", succomba à un empalement sauvage, suivi d'un écartèlement (Et... non Censuré)...

     C'était injuste - ce supplice du pal, il ne méritait pas... lui...

     Pensions nous tous les trois, en nous couchant dans notre chambre, - fraîche et accueillante...

    BB


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