• Pologne : Noir et Blanc

     NOIR ET BLANC

     


     

        Dans notre quartier ouvrier d'une usine sidérurgique de 8 000 fiches de paie recensées, dont 300 appartenant à des travailleurs dont le rendement économique était presque optimal, y mon père compris, il y a toujours eu des chats.

       Les chats de gouttières, de « race européenne », au pelage tellement bariolé et varié, preuve de leur complaisance dans la luxure et le stupre de la prostitution féline.

       On leur donnait à manger dans tous les coins et les recoins, et en guise de reconnaissance, à une cadence infernale, ils nous « confiaient » leurs petits en les mettant bas, dans nos caves de préférence.

       Quelle joie immense de les voir, les minuscules bestioles mimétiquement confondues dans les pommes de terre fripées y conservées, ou dans le tas de charbon ou bien un tonneau de choucroute en pleine fermentation !

       Nous, les gosses, on les adorait, nos parents beaucoup moins et c'était, sans aucun doute, eux qui étaient la cause potentielle et drastique de la sélection « naturellement » guidée.

       Quelques jours à peine dans notre cave (en été), quelques semaines (en hiver) - en fait, tout dépendait du climat, - les rejetons poilus disparaissaient mystérieusement et à jamais...

     Pourtant il fût tout un temps, où tout rarissime rongeur « en tournée » dans nos parages, se faufilait plus que modestement en rasant les murs et en fuyant  pour aller se loger chez les gens moins généreux en ce qui concerne la bouffe de chats.

      Le véritable boom démographique des années 50., s'était manifesté surtout dans notre quartier et je suis convaincue, que c'était dû, tout simplement, au fait que les gens avaient enfin de quoi se nourrir (certains de boire) et où se loger en travaillant dans l'industrie lourde.

    Ceci était sociologiquement et biologiquement prouvé : l'homme repu ou l'homme ivre (ou les deux) abrité dans ses nouveaux quatre murs n'avait qu'à faire des bébés.

    Après tout, les pigeons, goélands ou rongeurs heureux car trop nourris, se multiplient très vite.

    (Parfois, certains politiciens...)

       Les chats particulièrement réussis, selon moi, sont surtout les  noirs avec un peu de blanc au cou, comme Felix ou notre Bidule. Sveltes, ronronnants, parfois au « paletot » un poil miteux, mais infiniment gentils et surtout utiles.

       Plus tard, je me suis rendue compte, qu'en Pologne si fortement communisée et laïcisée, il existait une autre catégorie de « grosso mineto » (à la libido inintéressante)...

       Cette espèce portait également et élégamment des robes noires parsemées de « taches blanches » au cou, mais leurs spécimens représentatifs étaient plutôt grassouillets, mal entretenus et dégageant les odeurs à mi-chemin entre l'encens et l'ail prédigéré...

    chat noir et blanc2

     


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