• Pologne : M'ont gonflé, hier...

    M'ont gonflé, hier !

    ou plutôt : une mongole fière... 


    Eh, oui... Il y avait une multitude de choses qui me gonflaient...

    Par exemple, la laitue (lait ? tue ? Calcium ?).

    Quelques feuilles posées simplement dans un plat, nappées d'un mélange de crème fraîche surette (obligatoirement) avec du vinaigre, parsemées d'œuf dur écrabouillé.

    Infection !

    Ou cette soupe épaisse, "Krupnik" (appelons ça comme ça), un genre de "eintopf"  (en traduction libre : toute la bouffe de la journée en un seul plat... ré-infecte) cuite ensemble avec des os de porc - durant des heures -, gélatineuse et gluante et avec des légumes « ce qui tombait sous la main » et des gruaux  du calibre de cartouches de chasse pour toute sorte de « pachidermeux ».

    Les rognons appelés « Cynaderki » avec des gruaux de sarrasin (kasza gryczana)...

    Ainsi, à l'âge de 7 ans j'étais maigre comme une baguette de "Mikado" et, en ma Silésie bien natale, je n'inspirais que pitié...

    Les voisines étaient horrifiées de voir mes gabarits !

    Le seul moyen de renforcer "mon moi corporel," - disait le toubib de la famille, Pani Halinka, - était la natation.

    J'aimai bien le milieu aquatique puisque je suis sortie de là.

    A 8 km., environ se trouvait Palac Mlodziezy. Avec une piscine et plein de divers ateliers. 

    Pan Bolek - un mâle terrrrriblemnt viril, - couvert de longs poils... et d'une trentaine d'années, - était le maître nageur ou plutôt maître, tout court, et il disposait de nous, petits nageurs, quatre fois par semaine.

    Une heure pour y aller, une heure et demie pour revenir... Dans l'eau : deux heures ou plus.

    Je me demande comment j'ai pu continuer en parallèle le patinage artistique et les cours de psychomotricité (tout ça pour fixer le calcium ?).

    La piscine m'avait permis d'approfondir mes connaissances de la couleur blanche.

    L'uniformisation dans les pays comms, était de rigueur. Ainsi je devais porter un maillot blanc d'une pièce. En polonais : strój kąpielowy (de verbe - stroić : garnir, rendre plus beau...)

    Or, il n'y avait un seul fabriquant de ces horreurs flottantes qui monopolisait tout le marché des pays de l'Est et, il se situait au milieu de nulle part - quelque part sur la frontière entre Timisoara et Plovdiv (et tant mieux pour lui !).

    En tricot, moulants et en version sèche, ces maillots diaphanes épousaient à merveille les corps des jeunes nageuses et des vieilles aussi, d'ailleurs...

    Les étiquettes y attachées informaient pourtant : éviter tout contact avec de l'eau - conseil : nettoyage à sec.  

    Dans l'eau, ces pelures abjectes gonflaient... gonflaient...

    Je suppose que les maillots devaient être blancs pour que Pan Bolek puisse aisément détecter les taches jaunes et par la suite localiser celle qui a pissé dans l'eau (50 longueurs !)

    A chaque fois que je plongeais, mon maillot me suivait quelques mètres derrière... Quelle honte !

    Evidement, avec l'horaire plutôt dispersé et la sporadicité de nos moyens de transport de l'époque (tram 6), j'arrivais « légèrement » en retard et parfois « lourdement ».

    Quinze minutes de retard : 15 longueurs ! - (de plus piscine olympique... de 50 m. de long...) criait Pan Bolek.

    Parfois, malgré ma bonne volonté, j'arrivais 45 min. en retard.

    Et là...

    Plus tard j'ai compris que Pan Bolek « avait un béguin » pour Pani Ola (technicienne de, visiblement, ses surfaces à lui) et c'était avec la préméditation d'une crapule qu'il nous « rinçait » à l'infini dans l'eau fortement chlorée. Une marinade en quelque sorte.

    Je nageais bien et, aux compétitions de tout genre, j'obtenais toujours de bons résultats.

    Evidemment, plus mes retards s'accumulaient, plus j'étais en forme...

    (Vilain post-scriptum : les champions médaillés est-allemands, à mon avis, habitaient très loin de leur lieu d'entraînement !).

    En hiver - la température moyenne : -25° C - j'abrégeais les soins tels que : séchage de longs cheveux, des « entre les orteils » et d'autres plis...

    Quelques heures plus tard, au retour à la maison, en hypothermie généralisée, les stalagmites et stalactites sorbeteux  garnissant le périmètre de mon moherowy beret (minable déscription....), crocheté avec amour par ma mère durant les vacances d'été et à l'air pur, j'avais l'appétit féroce et je mangeais de tout, même cette chose ignoble de "Krupnik" et même le twarozek.

    Et là, le cauchemar commençait : les angines blanches à température corporelle moyenne de + 40° C, environ.

    65° C de différence - choc thermique !

     meduse2


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