• Pologne: Demandeurs d'Asie

    DEMANDEURS D'ASIE

     

    « - Paaaaa, pourquoi nous avons deux bosses ? - demande un jeune chameau de Bactriane à son père.

    - Eh bien, mon Camelou, les bosses nous permettent de ne pas nous déshydrater, si on veut... On y stocke de la graisse et des acides nécessaires à... - répond papa.

    - Et pourquoi ces sabots si solides ?

    - Pour pouvoir gratter dans le sable à la recherche d'eau ou de racines végétales à brouter... Et pour parcourir des graaandes distances dans le désert...

    - Paaaa, et pourquoi ce pelage si épais ?

    - C'est pour pouvoir gérer notre température corporelle : il nous protége lorsqu'il fait très chaud dans la journée ou très froid pendant la nuit...

    - Et ces grosses dents de devant  en pelles?

    - Pour pouvoir extraire de la nourriture enfuie profondément dans le sable...

    - Paaaa, avec votre permission : Fichtre ! Je me demande  à  quoi cela peut nous servir ici, dans ce zoo parc ? »

     La politique allemande d'intégration professionnelle, sociale et culturelle des immigrés a toujours été menée avec un véritable brio.

    Après l'arrivée programmée et massive des Turcs sur le marché du allemand travail - due à la pénurie de jeune main d'œuvre au travail - et à part les Polonais y apparaissant continuellement, il y avait aussi des russophones - d'origine germanique et venant des vastes (et le mot est faible...) steppes kirghizes

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    et kazakhs,


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    ou du Caucase graniteux,

     

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    - qui commençaient à pointer leur nez du « bon » côté de l'Oural et du Rideau de Fer. 

    Les nombreux communistes allemands d'avant guerre, jugés « encombrants » sur le sol « fraîchement reïcheux », s'étaient exilés jadis vers ces républiques soviétiques afin de pouvoir goûter, aux premières loges et de tout leur saoul, les plaisirs de la vie quotidienne sous ce « régime satellito-stellaire » et ainsi échapper à l'autre, celui concocté adroitement par redoutable Adolf H.

    Remarque : Un dicton polonais, ô combien juste, résume cet état comme « Wpaść z deszczu pod rynnę » - Tomber de la pluie sous une gouttière...

    Des années plus tard, ces nouvelles générations russo-allemandes, ne trouvant plus leur bonheur tant espéré dans les plaines verdoyantes et juteuses et considérées comme un simple « Heimat » (région de regroupement familial), se sont résolues à « tourner casaque »

     

    casaque

    (aussi...)

     

    et regagner leur « Vaterland » - la vraie patrie de leurs ancêtres.

    Ayant à faire avec un grand afflux de candidats « Allemands de  catégorie B, C, D... », les autorités locales avaient établi, à côté du bourg de Massen, un immense camp

     

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    pour des milliers de réfugiés venant de partout, c'est-à-dire de l'est...

    http://www.youtube.com/watch?v=WUt4hEh4qUA

    Il fallait les loger, les nourrir, les former, les recycler,  et avant tout, les introduire « illico presto » dans la masse travailleuse... Indispensable pour les cotisations sociales des pensions de la génération allemande fortement vieillissante...

    Ils étaient donc tous sélectionnés par pays d'origine, par tranche d'âge, par profession, par aspirations, par ascendance allemande... 

    Parfum d'encens religieux...

    Parfait ?

    Ce camp - véritable usine de réinsertion sociale et Tour de Babel -  présentait malheureusement une grande défaillance au niveau linguistique.

    Tout ce monde de sympathisants pro allemands y réunis, ne parlait hélas pas du tout allemand. Ou, très peu et encore... Il s'exprimait en « plattdeutsch » basique, transmis par des membres de leur famille, et écartés de la réalité et de la modernité.

    http://www.youtube.com/watch?v=AISUTUzzRO8

     Après un cycle complet - qui durait 6 mois - et après un apprentissage en accéléré de l'allemand

     

    lawka stara 1

     

     - les immigrés étaient enfin logés... dans des quartiers attribués par leur nationalité d'origine... L'Etat leur trouvait également un emploi, comme dans un régime comm...

    C'est ainsi que, d'année en année, chaque nation reconstituait progressivement et nostalgiquement son propre « environnement d'origine » - son Heimat d'antan, mais cependant sur le sol allemand.

    Et chacun de ces « îlots » de nouveaux habitants - parlant la même langue d'origine - devait absolument avoir ses propres boulangers, bouchers, plombiers, ses petites épiceries ainsi que les représentants de leur culte...

    En fait : « A l'Ouest rien de nouveau » - Im Westen nichts Neues, écrivait Erich Maria Remarque, immigré allemand installé en Suisse... Lui.

    Après tout, nous avons tous le droit de chercher ce qu'il y a de mieux...

    Non?

    Comme moi... mes godasses à Leipzig... 



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