• Pologne: Comment Brgh?!

    COMMENT BRGH ?!


    Alicja entamait... paisiblement, la première phrase de « sa dictée - fleuve » en russe.

    Et joignant l'utile à l'agréable, elle dictait, de sa voie monocorde (cependant juteuse et respectant les accents mobiles de cette langue) la biographie tumultueuse du poète russe du 19e siècle, Alexandre Pouchkine.

    Grâce à sa diction digne d'un véritable lecteur en langues, elle parvenait à faire des miracles en déclanchant en nous le plaisir d'enfer d'en faire...

    Selon moi, il n'existe que trois personnes au monde que j'adorerais interpréter, et même simultanément : Alicja, Valentina Terechkova et Vladimir Poutine (ce dernier je n'aprecie point... et je sais pourquoi, mais sa diction - autre chose...)

    Drôle de « troïka », certes,

    Trrojka2

    mais leur façon de s'exprimer dans leur langue est une pure merveille.   

     Ces dictées, qui duraient des heures et des heures - puisqu'il s'agissait d'une classe au programme élargi de la langue russe - revenaient chaque semaine.

     Et rien ni personne n'était en mesure de les contourner...

     Toutefois...

     Dans notre classe, toujours composée de 37 élèves, il y avait une Urszula (qui portait bien son prénom) - « Urszulka » H. - une « patate » précieuse et « lèche bottes » de premier plan, au propre comme  au figuré.

    Toujours catalysée sur son aspect physique, préoccupée de son propre bien-être, recroquevillée sur elle-même comme une iule - bref - une égocentrique « tarte » et péteuse, faisant tache et formulant sans cesse ses quatre et plus, volontés...

     Ce jour là,  il faisait diablement chaud, mais alors, étouffant...

    En plus, après deux heures de gym intensive, tous nos accessoires de sport tels les maillots, shorts et baskets, trempés de notre sueur, riche en hormones de jeunes ados faut-il le dire, se mettaient à se « décomposer » en un clin d'œil et l'air ambiant devenait insupportable et irrespirable...

    Ça sentait le vieux sac de sport !

    Pourtant toutes les fenêtres « devaient » rester fermées parce que Urszulka émergeait à peine de sa dernière phase d'angine...

    Parce que Urszulka sentait que sa gorge l'avait chatouillée à nouveau...

    Parce que Urszulka était la seule et unique...

    Elle était comme un mouchoir hygiénique - blanc, propre et fragile, cependant une fois souillé - rapidement jetable. 

    Et justement ce jour-là, d'un perfide et commun accord, nous avions convenus qu'il fallait faire cesser sa « pavanerie » capricieuse.

    Ainsi, dans le fond du banc d'Urszulka, en dessous de son pupitre, là ou elle avait déposé son matos de gym soigneusement plié et quasi dépourvu d'un quelconque miasme ou de la moindre sueur, nous avions adroitement placé un sandwich de « rien du tout », une « bułeczka » - petit pain -  desséché, mais débordant cependant de vitalité pour cause de présence de camembert d'âge mûr,

    camembert2

     y amoureusement blotti et vicieusement nerveux...

     Après une dizaine de minutes de la dictée en cours, nous commencions ostensiblement et bruyamment à renifler l'air afin d'attirer l'attention de la prof...

    « Ah, non... Ce n'est pas possible ! C'est quoi, qui schlingue ainsi... C'est qui ? Brgh ! » - s'exclamaient en choeur de multiples voix indignées.

    A son immense surprise, et sa gêne manifeste se traduisant par l'apparition de la couleur rouge sur son visage - « czerwona jak burak » - comme une betterave -

    buraczek 2

    le « coupable » des émanations de cette odeur infâme (le camembert encouragé par la chaleur s'étant mis directement à danser sur place) avait  vite été localisé.

    La devise d'Urszulka, attisée par son entourage parental, affirmant que les « princesses » ne puaient point... qu'elles restaient roses et lisses, s'était littéralement écroulée avec elle en sanglots et devant nos narines ne connaissant ni compassion ni pardon...

    Certes, une fois la source de l'odeur repérée, et le brave dérivé laitier écarté, le sujet était clos (...dans un double sac en plastique)...

    Mais... les fenêtres avaient été ouvertes...

    Enfin...

    Nous continuions avec ce grand Alexandre - Virgule, disait Alicja - et sa femme infidèle, Natalya Gontcharova - In-fi-dè-le, répétait Alicja -  osant l'acte d'adultère derrière son dos avec le tsar Nicolas I en personne...

    nicolas1 2

    (à l'âge mûr... quoi que...)

    et tant d'autres...

    raisin 3

     

    (biens blancs... Eux.)

    Et puisqu'un simple mortel ne pouvait pas provoquer en duel le Représentant de Dieu sur les Terres (Russes) - le tsar - la cour avait préparé un complot et s'était servie froidement d'un bouc émissaire.

    Elle avait choisi comme « coupable » parfait, la délicieuse personne d'un jeune diplomate français, le capitaine Georges-Charles de Heeckeren d'Anthès, lequel en tirant lors de ce duel avait perforé le poumon de...

     (Titre : "Pouchkine après duel" - En hiver ? En Russie ? Dans cette tenue? Lol...)

    duel pouchkine

    Un Ffffuuut ! Ffffuuuuutttteee ! - sonore et modulé s'était fait entendre dans le premier rang et plus exactement près d'Urszulka,

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    qui, fortement déstabilisée par le « complot camemberteux » de tout à l'heure avait « anodinement » commis... en « flatulant » bruyamment...

     Rien de plus con !

     La dictée, pour une fois dans la vie d'Alicja avait été purement et simplement annulée, parce que cette femme, d'habitude si austère et peu souriante, ne parvenait plus à maîtriser ses fous rires...

    foka 3


    Et cela, malgré la mort de Pouchkine, Oh... Le Grand Pouchkine... le 29 janvier 1837...

     Quant à Urszulka ?

    Elle avait fortement assaini l'air de notre classe en changeant de lycée...

    A sa demande.

    Actuellement elle vit avec son époux Bulgare, en Bulgarie et refuse tout contact avec ses anciens condisciples...

    http://www.youtube.com/watch?v=gdqjcW8u7Lw


     

    yaourt-bulgare 2


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