• Pologne: Charlesïade

    CHARLESÏADE


    Au  pays de ma jeunesse, au ciel copieusement étoilé (de rouge), ma famille avait connu deux « Karole » - deux Charles.

    Le premier était Karol Sabath

    karol2

    - fils de ciocia Ludka et neveu de ciocia Lola, la « Germaniste » loquace et speedée, soit, la copine préférée de maman.

    Déjà gamin il se montrait extrêmement talentueux, voire un génie.

    A l'âge de 13 ans, après avoir parcouru sa scolarité en accéléré, y compris les cours de catéchisme, il se retrouva en première année de sciences mathématiques à l'Université de Silésie.

    Avec quelques autres diplômes bien compacts, et notamment celui en biologie de l'évolution, il était parvenu au sommet du PANthéon de la paléontologie polonaise (Polska Akademia Naukowa - Académie Polonaise des Sciences).

    Actif dans la critique du créationnisme et de l'« hypothèse du projet intelligent », il excella particulièrement dans l'étude des œufs de reptiles préhistoriques.

    Il était également paléo artiste.

    Après son retour du désert de Gobi, où il mena des fouilles avec brio, il fut aussi le créateur de la fameuse « Vallée des Dinosaures »,

    vallée dino

    située dans notre zoo parc, et non pas sur une île lointaine comme le « Jurassic Park » de Spielberg.

    En publiant (et en traduisant aisément en une dizaine de langues étrangères) les résultats de ses découvertes concernant la génétique et la structure moléculaire des coquilles d'œufs des ovipares préhistoriques, dans le monde cruel des chercheurs, il marcha hélas sur les mêmes...

    Il devint visiblement quelqu'un d'incommode et à « jalouser ».

    En octobre 2007 il trouva la mort dans un restaurant asiatique à Varsovie lors d'un repas d'affaires, qui en avait engendré une autre, - à caractère criminel, - auprès des brigades d'investigations du ministère polonais de l'intérieur ...

    Car son empoisonnement suspect, qualifié de prémédité et volontaire, reste une énigme jusqu'à nos jours ...

    Ainsi un Musée de la Paléontologie situé à Solec Kujawski porte son nom.

    musée

    ********************** 

    L'autre Karol - Wojtyła - natif de Wadowice (à 40 km. de Katowice) - connu également par ma famille - était un jeune prêtre modeste et ouvrier manoeuvre, lequel, durant une courte période de la seconde guerre mondiale bénéficia de la protection des ouvriers de l'usine de Solvay (produisant de la soude caustique) à Cracovie - à Borek Fałęcki), dont mon grand père maternel et « Tygrys » (sans se connaître de près...) faisaient partie.

    « Borek Fałęcki en 1942.

    Karol Wojtyła est interpellé par une patrouille allemande...(ja, ja...)

    - Halt ! Ausweis bite ! - aboie ein Klaus à l'œil torve et « Got mit uns » gravé sur sa ceinture - en chargeant son fusil.

    - Je n'en ai pas... - répond timidement Karol Wojtyła.

    Soudain, l'Ange Gardien apparaît sur son épaule et s'adresse à « Klaus mit uns » :

    - Tu peux le croire ! C'est un brave homme et, avant tout, très, très catholique... Merveilleusement pratiquant... Plus tard il sera même pape... Alleeey, Klaus : lâche le.

    - D'accord, d'accord ! A une condition : tout de suite après lui ce serait mon tour ! Pigé, Volatile ? »

    En octobre 1978, la fumée blanche s'échappant de la chapelle Sixtine provoqua une intoxication grave et durable auprès de nos « dinosaures rouges » accrochés au pouvoir comme des morpions.

    Au pouvoir de plus en plus fragilisé par l'arrivée massive et subite de la spiritualité ecclésiastique...

    Pour les Polonais, le pape Jean Paul II devint un signal du démarrage vers les changements si longtemps ruminés.

    Et sa première bénédiction adressée aux « Barbies et Fourbis » en 125 langues et autres dialectes de notre planète, déclancha une adoration nationale.

    Le pape par ci, le pape par là,  passa comme un furet à travers le monde.

    Les images pieuses se mirent à remplir officiellement les portefeuilles polonais...

    A défaut de liards de plus en plus manquants.

    liards

    Les messes se multiplièrent - maman n'en loupait aucune...

    Les plateaux à aumône devinrent de plus en plus profonds...

    Maman les remplissait bien... au grand courroux de « Tygrys »...

    Les nouveaux lieux de culte poussaient partout, comme les salons de coiffure et les « comptoirs d'apothicaires », découverts plus tard dans mon nouveau pays...

    (Maintenant ce sont plutôt des solderies...)

    Les églises existantes s'embellissaient considérablement et se remplissaient de paroissiens fermement fervents.

    La Vierge Noire de Częstochowa

    vierge noire de czestochowa2

    accompagnait dorénavant toutes les manifestations pour servir de preuve de la grogne générale de toute la nation.

    Elle jouait son rôle de « apage satanas » - servant de « badge » à démontrer clairement la position politico-socialo-religieuse de l'individu la brandissant.

    Les images pieuses de Sainte Marie et du pape, accompagnées des textes : « Boże - prowadź ! » - « Dieu - conduit nous ! »

    autocar à image 2

    - apposées sur la vitre avant des autocars véhiculant les fidèles pèlerins, surtout à Rome (mais aussi vers les autres coins de prédilection religieuse) - obstruaient dangereusement la vue des conducteurs... Dieu conduisait, certes, mais avait-il son permis ?

    Les grèves - « strajki » et les ralentissements de production de nos usines contribuèrent ainsi à la pénurie totale en marchandise quotidienne (Seigneur, donnez-nous notre bien quotidien...).

    1980 magasin vide

    Les manifestations de plus en plus menaçantes prenaient des formes de moins en moins délicates et généraient de nombreux dégâts collatéraux...

    http://www.youtube.com/watch?v=0M0kAaKzG_Y&feature=related

    intervention greve

    (Intervention avant la pluie...)  

    intervention  après

    (Respect mutuel pendant...)

    Remarque : Quelques années plus tard, dans mon nouveau pays d'adoption, dans une grande ville européenne, j'ai eu l'occasion de voir de près une « puissante » manifestation multi-syndicale.

    bbq

    Je n'en revenais pas, parce que ce que je voyais dépassait mon imagination et mes connaissances en cette matière...

    Je dirais que c'était une grooosse fiesta nationale, arrosée de bierrasse bien fraîche, et au barbeq'-braseros où, à la fin de celle-ci, les « convives » multicolores, la plus part d'entre eux déguisés en boîtes à lettres

    boites à lettres

    de couleur rouge (aussi), n'étaient plus trop sûrs de la raison de leur rassemblement « hic et nunc » devenu « hiiiic et beuuuaaark »... 

    Nos apparatchiks (à vos souhaits !) et autres « kapuś », les « profileurs politiques», les « joufflus à papa comms » se dégonflèrent et, devenus tout petits et insipides, rasèrent timidement les murs (tagués) de nos immeubles, tout en réfléchissant sur leur recyclage ou limogeage imminent...

    La Pologne, depuis l'apparition de Nikolas Copernic et le début de la deuxième guerre mondiale s'était retrouvée, encore une fois, « à la une » de tous les médias mondiaux.

     Je sentais alors que la Pologne était sur le bon chemin... menant, comme tous les autres - droit à Rome.

     http://www.youtube.com/watch?v=kvvkSsXLKMU&feature=related

    Il était temps pour moi de mettre mes œufs dans le même panier et aller voir ailleurs...

    baluchon2

     


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