• Pologne: A, Bell invention

    A, BELL INVENTION...

    « Un homme d'âge mûr, seul dans sa solitude profonde, se trouve à la pêche et... au bout de son hameçon une grenouille.

    Il la libère aussitôt (pauv' bête...).

    - Quoi, quoi, quoi ! - coasse cette dernière, offusquée - Tu me lâches ? Prends moi avec toi et en guise de reconnaissance je ferai pour toi tout ce que tu désires. 

    En plus, tu sais... que je pourrai même remplacer une femme dans ton lit...

    - Eh bien marché conclu ! - s'exclama le petit bonhomme (désespérément seul) - Mais tes qualités sexuelles ne m'épatent pas, et même, je m'en fous... Je te prendrai avec moi car je n'ai  jamais vu une grenouille qui parlait. »

     

    Plusieurs années se sont écoulées, et à la fin...

    Les services locaux de « télécom » comm, nous avaient octroyé un téléphone.

    Avec un numéro d'abonné, pour être complet...

    La joie était plus qu'intense !

    Enfin notre vie allait changer.

    Plus de visites à l'improviste des hordes d'amis des mes parents pour un « brydżyk » éclair.

    Plus de longues formules grammaticales en langue anglaise échangées entre maman et ciocia - tante - Lola, la germanique germanisante... (ja, ja, ja).

    En plus nous pouvions nous contenter d'un seul interlocuteur, donc d'une seule voix, au lieu d'entendre les cris des deux...

    Fini pour maman de courir « pour rien », comme une autruche, de l'autre côté de la ville, dans un magasin spécialisé en pièces de rechange de Trabant 600 und 601, à la recherche de vis et autres menues piécettes, cassées adroitement par Tygrys, qui les serrait quotidiennement

    srubki 2

    et continuellement trop fort.

    Dorénavant, il suffisait simplement de donner une trentaine de coups de fil, et voilà - le tour était joué !

    Le petit appareil, - en ébonite d'une couleur vraiment recherchée... par les designers frustrés,

    aparat tel

    à savoir un gris « verdasse » palot délavé (virant vers la couleur « seledynowy » - les myopes l'appelaient « pastel ») mais dans son ensemble plutôt indécis - avait trouvé son abri dans le couloir d'entrée de notre appartement, dans une niche de la grande étagère en bois.

    La prise était placée « au plus court », à sa proximité la plus proche, soit à 30 cm..

    Pour la vie...

    Tout allait bien. L'appareil nous convenait et puis, notre appartement avait gagné un peu plus de valeur, nous disions-nous...

    Jusqu'à sa première sonnerie ! Stridente et impérative...

    Les puissantes ondes sonores émises par cette calamité, n'étaient que renforcées par cet emplacement... A tel point, que les voisins des tous les immeubles situés autour du nôtre, étaient au courant de cette présence « téléphonisante ».

    Plus tard, tous les habitants de notre immeuble en disposèrent, et les sonneries étaient audibles quasi non-stop.

    Avec mon frère, nous nous sommes littéralement rués sur ce nouveau passe temps, tant agréable...

    Au début...

    Je pouvais enfin faire de loooongs résumés, tout en ruminant avec mes copines de classe et en détail, de la journée écoulée à l'école, et les « ridiculités » des autres se trouvant au centre de nos bavardages... Cool ! (Call).

    Si initialement tout allait à merveille, c'était parce que c'était moi qui téléphonais, et de préférence en l'absence de mes parents.

    Dans le cas de mon frère (arrivé à un âge dangereusement nubile et très impatient de quitter sa coquille de célibat) la situation se dégradait en un clin d'œil et de « feuille », surtout ceux de Tygrys.

    Les très nombreuses « conquêtes » féminines de mon frère - quel talent - quelle santé... nous avaient alors pris d'assaut.

     http://www.youtube.com/watch?v=tgg2eLaTnxA

    (A, ké kitch!!! Ké tarte !)

    D'abord lui.

    Mais lorsqu'il ne voulait plus « communiquer » pour une raison quelconque, ses « coumères » attirées comme des mouches au vinaigre, s'emparaient alors de mon temps, de mes oreilles et de mon statut divin de sœur cadette, facile à manoeuvrer...

    Je devais constamment les rassurer. 

    Que tout allait bien.

    Que mon frère était seulement « un peu » absent.

    Qu'il était occupé...

    « Je t'assure qu'il allait te téléphoner... »

    Kurdemol !

    Et parfois, pour avoir vraiment la paix de leur côté, en inventant, je racontais « en détail et pas à pas », le déroulement de son indisposition gastro-intestinale, ce qui se montrait souvent d'une efficacité délicieusement foudroyante pour écarter l'une ou l'autre « enragée » se croyant délicieusement (deux fois...) unique dans son cœur...

    Après tout, ce n'était qu'une partie de ma vengeance personnelle parce que lui, il « décourageait » aussi tous mes éventuels « apsztyfikant » - galants, et ce d'une façon musclée et peu orthodoxe.

     La première facture du téléphone s'était avérée encore rien à côté de la deuxième...

    Et la suivante - la troisième !

    Un second désastre « berezineux », si on peut dire (Si ! Je peux...) était arrivé.

    berezina 2

    Nous nous y sommes directement dé-pa-ssés.

    Nous les avons fait ex-plo-ser !

    Tygrys éructait sa déception (voir ici : rage).

    En fait, dans notre cellule familiale, il était le seul à ne pas profiter de cette merveille de communication, mais cela n'avait rien d'étonnant parce qu'il avait toujours été un peu considéré, comme un « orso » mal léché et un poil caractériel, comme Einstein...

    Ce téléphone, tant attendu, était devenu subitement notre os de désaccord ainsi qu'un élément réellement perturbateur de la vie vécue harmonieusement au sein de notre famille unie.

    Les consignes étaient alors cruelles, surtout en ce qui concernait l'aspect bassement pécuniaire : il fallait arrêter de « pendre » au téléphone (quoi ?!), et se contenter de messages brefs et précis ! Tu parles... Autant de rien dire, na !

    Pour son aspect sonore : interdire à quelqu'un de nous téléphoner ?

    Et toutes les communications erronées, hein ?

    « Non monsieur, ce n'est pas la boucherie « Bez Kości » - Sans Os ! »

    - Et puisque c'est ainsi, voyons : autant qu'on s'en passe complètement et que je continue tes "commissions mécaniques" à pieds comme d'hab' et mon anglais "à la criée"  - disait maman. Avec raison.

     Cependant, je sentais que depuis certain temps, mon frère n'appréciait pas des masses cette Bell invention...

    Alexander_Graham_Bell 2

    « La grenouille s'était vite adaptée à la vie à deux avec le petit bonhomme.

    Cependant, n'ayant pas trouvé un langage commun avec son co-habitant, elle s'était mise à téléphoner à toutes ses cousines et copines « amphibiennes » possibles : des heures de balivernes avec la petite Rainette, des fous rires avec la Rieuse, les nouvelles tendances de la mode avec la Rousse, des histoires à faire peur avec cette « bourge » de Bleue, des propos malsains avec "le" grenouille Taureau...

    Le petit homme l'avait pourtant prévenue, que si cela continuait, il la clouerait au mur.

    Ce qui fût fait finalement, lorsqu'elle eut passé une journée entière en communication soutenue et surtout internationale avec la grenouille de Québec...

    Grenouille_du_quebec 2

    ... Clouée au mur depuis une dizaine de minutes, la grenouille aperçoit quelqu'un d'autre à côté et plutôt dans la même position...

    - Veuillez m'excuser... Il y a déjà combien de temps que vous demeurez "pendu" ainsi... - demanda la grenouille avec réserve...

    - Oh, ça va faire bientôt 2000 ans, mon enfant... - répondit l'interpellé.

    - Fiiiiichtre ! Maaaaais çaaaaaaa aloooors, dites donc ???!!! Mais vous téléphoniez où pour une punition aussi longue ? »


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