• VRAIE NAISSANCE

    Je préparais mon baluchon et mes deux passeports à deux nationalités (un dans chaque main)...

     J'ai signé des tas de certificats, attestations et autre « glejt » prouvant que mon départ du pays était définitif et entièrement légal.

    J'ai expédié une tonne de « cristaux » et de porcelaine « de famille » ainsi que les couverts de table de ma grand'mère moustachue... dont je me suis jamais servie (je parle bien sûr des couverts).

    Et, un premier juin, ensoleillé et radieux, j'ai laissé derrière moi ma jeunesse « rose » et mon « bac à sable » momentanément « éteint » et aux « non couleurs ».

    La Pologne... qui pour moi, restera toujours rouge à la surface et bien blanche à l'intérieur - comme un radis.

    rzodkiewka2

    Remarque : Le choix de ce légume charnu et globuleux m'est venu à l'esprit alors que je côtoyais de près un « travailleur  diplomatique » d'une ambassade russe, Monsieur ****chkine.

    Malgré son apparence d'apparatchik « rouge », il présentait toute la culture « blanche » de son pays, en liant adroitement et diplomatiquement les deux...

    En descendant de l'avion de la compagnie aérienne mondiaaaalement connue (pour le prix de ses billets), « LOT », sur le sol de mon pays d'adoption, à « plusieurs dialectes incompréhensibles et autant de citoyens qui tentent désespérément de s'en servir », je me suis réconfortée (une fois de plus) à la vue d'un immense panneau aux couleurs dominantes blanc et rouge, lesquelles promouvaient tapageusement et à « crève l'œil » une boisson connue...

    C'est ça ! Ca s'annonce bien !

    Ma nouvelle vie débutait...

    Et ce que j'ignorais à ce moment là, c'est que mes retours dans les pays de rougeurs « érythèmiques » prendraient une forme différente.

    Après avoir stagné quelques années dans une région à l'abondance pluviale exécrable où la volonté de mon entourage était de me réduire au rôle de technicienne de surface...

    Après avoir fait une licence spéciale en histoire et langues slaves au sein d'une université connue dans le monde (sauf en Pologne, à l'époque), je me suis précipitée sur le marché du travail...

    Quant à Jasiu et Kasia?

    Ce beau petit couple - toujours aussi uni que téméraire - s'installa à Honolulu, à Hawaï, où jusqu'à aujourd'hui, ils se la coulent douce tout en réfléchissant au choix de contrées lointaines du Tropique à visiter, en y menant de longs, longs jours heureux...

    Ils vivent à bord d'un bateau - acquis au Panama, où ils font de temps à autre des travaux d'entretien (un peu comme nous, chez le garagiste « Rital » du coin, époux d'une coiffeuse...) - en s'enfilant des ananas géants et bien juteux, ainsi que des corolles d'hibiscus... sur des fils.

    Ils surveillent les crachats continuellement rebelles et la coulée de lave s'échappant abondamment de leur « Kilauea »

    volcan hi2

    - aussi volcanique que le caractère joyeusement explosif de Kasia - la « Radieuse », et charismatique que celui de Jasiu - le « Bienveillant »...

    http://www.youtube.com/watch?v=KuESUGd01lk

    Et ma copine, Celka ?

    Des circonstances heureuses, quoique tumultueuses, ont voulu qu'elle s'installe durablement et confortablement dans le même pays que moi, à 120 km.

    Ha !

    Mais il y a aussi eu les visites éclairs de « Tygrys », à bord de ses nouvelles voitures...

    Et ça... ça vaut de l'or !

    Même... "mes" Rroms... Je les ai trouvés aussi !

    http://www.youtube.com/watch?v=5gvFH0JuCrE&feature=related

     Je devenais « bleuecommyrtille » : bleue en surface et un peu rouge à l'intérieur, mais je me « soigne » depuis des années...

     czarna jagoda2

    Mes mésaventures d'immigrée, de technicienne de diverses surfaces, et mes « retours à la source étoilée », je compte les conter en septembre, et cette fois-ci en puissant l'« épaulage » de mon merveilleux complice pour le meilleur et pour le pire - pour se « payer » et pour en rire - « Grzybek », qui m'accompagna inlassablement lors de mes mini et maxi « tripes » en Pologne... 

    maaaison maintenant 2

    Tout en vous remerciant chaleureusement pour votre courage de me lire encore (et encore et encore)...

     http://www.youtube.com/watch?v=pXRquHDx9v4&feature=related

    (... Et... Merci à tous !) 


     


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  • CHARLESÏADE


    Au  pays de ma jeunesse, au ciel copieusement étoilé (de rouge), ma famille avait connu deux « Karole » - deux Charles.

    Le premier était Karol Sabath

    karol2

    - fils de ciocia Ludka et neveu de ciocia Lola, la « Germaniste » loquace et speedée, soit, la copine préférée de maman.

    Déjà gamin il se montrait extrêmement talentueux, voire un génie.

    A l'âge de 13 ans, après avoir parcouru sa scolarité en accéléré, y compris les cours de catéchisme, il se retrouva en première année de sciences mathématiques à l'Université de Silésie.

    Avec quelques autres diplômes bien compacts, et notamment celui en biologie de l'évolution, il était parvenu au sommet du PANthéon de la paléontologie polonaise (Polska Akademia Naukowa - Académie Polonaise des Sciences).

    Actif dans la critique du créationnisme et de l'« hypothèse du projet intelligent », il excella particulièrement dans l'étude des œufs de reptiles préhistoriques.

    Il était également paléo artiste.

    Après son retour du désert de Gobi, où il mena des fouilles avec brio, il fut aussi le créateur de la fameuse « Vallée des Dinosaures »,

    vallée dino

    située dans notre zoo parc, et non pas sur une île lointaine comme le « Jurassic Park » de Spielberg.

    En publiant (et en traduisant aisément en une dizaine de langues étrangères) les résultats de ses découvertes concernant la génétique et la structure moléculaire des coquilles d'œufs des ovipares préhistoriques, dans le monde cruel des chercheurs, il marcha hélas sur les mêmes...

    Il devint visiblement quelqu'un d'incommode et à « jalouser ».

    En octobre 2007 il trouva la mort dans un restaurant asiatique à Varsovie lors d'un repas d'affaires, qui en avait engendré une autre, - à caractère criminel, - auprès des brigades d'investigations du ministère polonais de l'intérieur ...

    Car son empoisonnement suspect, qualifié de prémédité et volontaire, reste une énigme jusqu'à nos jours ...

    Ainsi un Musée de la Paléontologie situé à Solec Kujawski porte son nom.

    musée

    ********************** 

    L'autre Karol - Wojtyła - natif de Wadowice (à 40 km. de Katowice) - connu également par ma famille - était un jeune prêtre modeste et ouvrier manoeuvre, lequel, durant une courte période de la seconde guerre mondiale bénéficia de la protection des ouvriers de l'usine de Solvay (produisant de la soude caustique) à Cracovie - à Borek Fałęcki), dont mon grand père maternel et « Tygrys » (sans se connaître de près...) faisaient partie.

    « Borek Fałęcki en 1942.

    Karol Wojtyła est interpellé par une patrouille allemande...(ja, ja...)

    - Halt ! Ausweis bite ! - aboie ein Klaus à l'œil torve et « Got mit uns » gravé sur sa ceinture - en chargeant son fusil.

    - Je n'en ai pas... - répond timidement Karol Wojtyła.

    Soudain, l'Ange Gardien apparaît sur son épaule et s'adresse à « Klaus mit uns » :

    - Tu peux le croire ! C'est un brave homme et, avant tout, très, très catholique... Merveilleusement pratiquant... Plus tard il sera même pape... Alleeey, Klaus : lâche le.

    - D'accord, d'accord ! A une condition : tout de suite après lui ce serait mon tour ! Pigé, Volatile ? »

    En octobre 1978, la fumée blanche s'échappant de la chapelle Sixtine provoqua une intoxication grave et durable auprès de nos « dinosaures rouges » accrochés au pouvoir comme des morpions.

    Au pouvoir de plus en plus fragilisé par l'arrivée massive et subite de la spiritualité ecclésiastique...

    Pour les Polonais, le pape Jean Paul II devint un signal du démarrage vers les changements si longtemps ruminés.

    Et sa première bénédiction adressée aux « Barbies et Fourbis » en 125 langues et autres dialectes de notre planète, déclancha une adoration nationale.

    Le pape par ci, le pape par là,  passa comme un furet à travers le monde.

    Les images pieuses se mirent à remplir officiellement les portefeuilles polonais...

    A défaut de liards de plus en plus manquants.

    liards

    Les messes se multiplièrent - maman n'en loupait aucune...

    Les plateaux à aumône devinrent de plus en plus profonds...

    Maman les remplissait bien... au grand courroux de « Tygrys »...

    Les nouveaux lieux de culte poussaient partout, comme les salons de coiffure et les « comptoirs d'apothicaires », découverts plus tard dans mon nouveau pays...

    (Maintenant ce sont plutôt des solderies...)

    Les églises existantes s'embellissaient considérablement et se remplissaient de paroissiens fermement fervents.

    La Vierge Noire de Częstochowa

    vierge noire de czestochowa2

    accompagnait dorénavant toutes les manifestations pour servir de preuve de la grogne générale de toute la nation.

    Elle jouait son rôle de « apage satanas » - servant de « badge » à démontrer clairement la position politico-socialo-religieuse de l'individu la brandissant.

    Les images pieuses de Sainte Marie et du pape, accompagnées des textes : « Boże - prowadź ! » - « Dieu - conduit nous ! »

    autocar à image 2

    - apposées sur la vitre avant des autocars véhiculant les fidèles pèlerins, surtout à Rome (mais aussi vers les autres coins de prédilection religieuse) - obstruaient dangereusement la vue des conducteurs... Dieu conduisait, certes, mais avait-il son permis ?

    Les grèves - « strajki » et les ralentissements de production de nos usines contribuèrent ainsi à la pénurie totale en marchandise quotidienne (Seigneur, donnez-nous notre bien quotidien...).

    1980 magasin vide

    Les manifestations de plus en plus menaçantes prenaient des formes de moins en moins délicates et généraient de nombreux dégâts collatéraux...

    http://www.youtube.com/watch?v=0M0kAaKzG_Y&feature=related

    intervention greve

    (Intervention avant la pluie...)  

    intervention  après

    (Respect mutuel pendant...)

    Remarque : Quelques années plus tard, dans mon nouveau pays d'adoption, dans une grande ville européenne, j'ai eu l'occasion de voir de près une « puissante » manifestation multi-syndicale.

    bbq

    Je n'en revenais pas, parce que ce que je voyais dépassait mon imagination et mes connaissances en cette matière...

    Je dirais que c'était une grooosse fiesta nationale, arrosée de bierrasse bien fraîche, et au barbeq'-braseros où, à la fin de celle-ci, les « convives » multicolores, la plus part d'entre eux déguisés en boîtes à lettres

    boites à lettres

    de couleur rouge (aussi), n'étaient plus trop sûrs de la raison de leur rassemblement « hic et nunc » devenu « hiiiic et beuuuaaark »... 

    Nos apparatchiks (à vos souhaits !) et autres « kapuś », les « profileurs politiques», les « joufflus à papa comms » se dégonflèrent et, devenus tout petits et insipides, rasèrent timidement les murs (tagués) de nos immeubles, tout en réfléchissant sur leur recyclage ou limogeage imminent...

    La Pologne, depuis l'apparition de Nikolas Copernic et le début de la deuxième guerre mondiale s'était retrouvée, encore une fois, « à la une » de tous les médias mondiaux.

     Je sentais alors que la Pologne était sur le bon chemin... menant, comme tous les autres - droit à Rome.

     http://www.youtube.com/watch?v=kvvkSsXLKMU&feature=related

    Il était temps pour moi de mettre mes œufs dans le même panier et aller voir ailleurs...

    baluchon2

     


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  • CORPUS BELLICTIS


    Il y avait cependant quelques sacrés dimanches de répit sacro spirituel...

    En septembre, vers six heures du matin, lorsque nous étions encore au lit, « Tygrys » nous « apprenait » subitement que, puisque la météo s'avérait exécrable et ne nous garantissait que de la pluie et des rafales ... le moment était propice pour nous rendre tous à la « grzybobranie » - la cueillette des champignons tant adulée par tout bon Polonais.

    Toutes les prévisions météo émanaient toujours de la même bouche, celle de « Pan Wicherek »

    wicherek

    (là, il était encore jeune...)

    - Monsieur « Brise-Légère » ou simplement - « Pet-au-Vent », qui en se produisant régulièrement et, hélas depuis une éternité, à la télévision polonaise, aux « deux programmes uniques nationaux » (dans ce pays à tendance « unique » - rouge...), se trouvait continuellement « à côté de la plaque » en nous exposant sa « délicieuse » personne rondouillarde complétée par la bouille souriante et décontractée d'un clown...

    La Pologne était trop vaste et géographiquement trop variée pour que les prévisions météo soient exactes pour l'ensemble du pays, et correctement placées, là où il le fallait.

    « Pan Wicherek », sans aucune formation dans ce domaine et sans gêne, piquait toutefois tapageusement la vedette à tous les autres « co-journaleux » et excellait en mauvaises prévisions, voire même en présages de mauvais augure...

    Et pendant toutes les années d'un règne « à basse pression », lorsque le samedi soir il encourageait 39 millions de Polonais à bien profiter de « zielona trawka » - de l'herbe verte (non... encore une fois il ne s'agissait pas de cannabis...) - de quoi, « il ferait divinement beau, chaud, sec et ensoleillé »,  tout le monde se ruait dare-dare à la maison pour s'y barricader afin d'y entamer la longue confection de plats d'hiver, tels la « grochówka » - la soupe aux pois - ou « kapuśniak » - la grosse soupe à la choucroute - ou même du « bigos » (inutile de le décrire car il est devenu trop connu...).

    Les dimanches à « haut risque pluvieux » provoquaient, par contre, un exode général vers des activités purement extérieures...

    Ainsi, « Tygrys » avait décidé de nous véhiculer, comme de coutume, à « Centuria » - un lieu dit -  merveilleusement blotti dans le Jura Krakowsko-Częstochowska, à une cinquantaine de kilomètres de Katowice.

    Depuis des années nous connaissions bien ce havre de paix, possédant un lac au milieu d'hectares et d'hectares de bois mixtes, composés de « sosny » - sapins - de pins parasols à branches incitant à la grimpette et solidement rivés dans le sol sablonneux et/ou calcaire, - et d'une partie de chênes, se rappelant encore les cérémonies païennes

    païens slaves 2

    où nos ancêtres slaves jubilaient gaiement autour de leurs troncs.

    C'était également un véritable paradis mycologique, et « Tygrys » qui préférait de loin la nature et le « broutage à l'œil » s'y connaissait à merveille !

    Il cherchait les champignons « au pif », en reniflant le sol, le feuillage d'un arbre et tout autre élément qui lui signalait la présence des « prawdziwki » géants - les bolets, des « maślaki » - ces voyous gluants

    maslaki 2

    (si efficaces... pour se remettre...)

    - les voiles de nonnes, des « kanie » - les lépiotes,

    kania 2

    (Panées...)

    des « kurki » - les girolles, qui y poussaient abondamment et à une vitesse ahurissante...

    Certes, ses connaissances en champignons étaient incomparables... contrairement aux autres espèces botaniques y grouillant et qu'il ignorait royalement.

    Je me souviens d'un 22 juillet, le jour de la fête nationale polonaise...

    muchomor2

    Avec maman nous cueillions des myrtilles.

    Au bout de quelques heures à nous plier l'échine en zigzag,

    dos 2

    il était apparu - aïe ! l'œil enthousiaste - en brandissant dans sa main une branche immense de celles-ci mais de la taille de « ba-bales de tennis ».

    Remarque : La "fuite radioactive",

     

    tchernobyl2

     

    - et plutôt « radiopassive » car minimisée par la radio russe, - de Tchernobyl (traduction : il était noir...) n'avait eu lieu qu'en 1986 et les légumes et fruits y présents se résolurent juste après à devenir simplement géants...

    Dans cette région contaminée et à l'accès interdit aux humains, les narcotrafiquants futés russes se mirent à cultiver clandestinement des pavots, dont les têtes

    pavot2

    pesèrent quelques kilos de plus qu'habituellement... que celles de ces derniers...

    baie rouge

    « - Venez par iciiii ! Il y en a tout plein ! Oh, comme elles sont grosses ! Et, en plus, elles poussent à une bonne hauteur ! (toujours aussi « racjonalizator » sur le lieu du travail...) Fastoche à ramasser ! » - vociférait il.

    ???! - nous le regardions avec une certaine inquiétude ...

    En fait, ayant confondu les buissons à myrtilles avec un autre fruit juteux qui lui ressemblait étrangement et selon nous, à « pokrzyk ou wilcza jagoda » (baie de loup),

    wilcza jagoda 1

    autrement connu comme la belladone (Atropa belladonna) - hautement toxique provoquant initialement la dilatation de pupilles suivie de tous les bobos du monde et à la chaîne... -  il s'en gava...

    En récupérant un « échantillon » de cette plante, nous nous sommes précipités aux urgences de l'hôpital le plus proche - vide de présence médicale vu la liesse festive nationale...

    Après avoir goûté une ou deux baies, les yeux « écarquillés de stupéfaction », ils nous ont envoyés à un autre. Pour confirmer.

    « Tygrys », psychologiquement convaincu qu'il était atteint par la toxicité de cette plante présentait tous les symptômes d'une intoxication de plus en plus grave... Ses yeux devenaient noirs et velouteux...

    http://www.youtube.com/watch?v=LWLiT6_IZOQ&feature=PlayList&p=5BA9F655D5F3FEDF&playnext_from=PL&playnext=1&index=2

    Au deuxième hôpital - rebelote - les infirmières, après avoir goûté à nouveau trois-quatre « myrtilles », les yeux « exorbités d'étonnement », perplexes, nous expédièrent encore ailleurs...

    Là où il y avait une permanence toxicologique...

    (« Un homme avec un couteau planté dans le dos arrive tant bien que mal et en se traînant à quatre pattes chez un médecin généraliste de garde.

    - Au secours, au secours ! Aidez-moi  - chuchote-t-il fortement affaibli...

    Le toubib regarde sa montre, et du geste sûr du praticien expérimenté, il lui retire le couteau de son dos afin de le lui planter dans l'œil gauche...

    - Bon ! Il est déjà 15 heures ! Moi, j'ai terminé mes consultations, cependant mon confrère l'ophtalmo du deuxième étage reçoit jusqu'à 16 heures ! Mais mouvez-vous, avec un peu de chance... »)

    NB. « Tygrys », louchait légèrement

    coquetterie féline

    vers les « seringues » qui en s'agitant à côté en blouses transparentes présenaient déjà une "coquetterie dans l'œil"...

    coquetterie dans loeil2

    Au troisième, même topo...

    Et là, la patience de « Tygrys » avait pris fin.

    « - Fichtre ! A force de « goûter pour confirmer », - alors que vous êtes tous incapables d'identifier la plantule - il n'en restera plus rien pour montrer à quelqu'un qui s'y connait... ! - siffla-t-il faiblement en les lorgnant tous avec des yeux de biche, car à pupilles de plus en plus dilatées, en sentant que son « heure » était venue...

    Et bien tant pis ! Ne sachant pas quoi, le corps médical avait décidé de débarrasser celui de « Tygrys » de cette toxine éventuelle et difficilement cernable, par un lavage d'estomac,

    zabieg lewatywa 2

    - terminé en toute beauté, - par un lavement intestinal ...

    C'était de trop...

    Humilié jusqu'à la moelle des os, et « suintant » de partout, il s'était écroulé dans sa « wersalka », et en fermant ses yeux momentanément globuleux, il refusa tout contact avec le monde extérieur...

    Cependant...

    Trois heures plus tard, environ, il se présenta dans la cuisine, frai et dispo, pour demander :

    « - C'est quoi, ça ? La vie s'est arrêtée ? Je ne suis pas mort. Et puis, on ne mange plus rien dans cette maison ?! Toxique ou pas, cette plante m'a donné une grosse faim !».

     


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  •  

    PAR LA PLUIE SLOVAQUE


    Dans les recoins de mon cerveau trop relaxé, je me suis subitement souvenue qu'en affrontant la frontière ukrainienne russe, j'avais mis « à l'abri » quelques 30 roubles qui me restaient de ce transit.

    un rouble2

    (x 30...)

    Ils étaient dissimulés dans un rouleau de papier WC desservant en route le notre - intestinal.

    Il était strictement interdit d'emporter des devises russes (devises... le mot est fort...) hors du pays.

    Mais... Bon, pour une fois...

    C'était une solution plutôt minable pour résoudre notre problème pécuniaire car cet argent représentant notre seul et unique pouvoir d'achat, n'avait aucune valeur sur le territoire tchécoslovaque n'acceptant officiellement que des Koronas et, officieusement, des USD et des DM...

    La proximité gluante, grisâtre et graniteuse des Tatras prouvait encore une fois que ses sommets étaient hauts assez pour se situer au dessus des nuages, eux qui frôlaient de près le sol, comme les gastéropodes.

    Les Tatras se manifestaient de façon habituelle, « aquagénérante », sous la forme d'une « dżdżawka » (djdjavka) - soit, une bruine, propice à l'épanouissement comportemental des cloportes, et sexuel des « dżdżownica » (djdjovnitsa) - les vers de terre. Une bruine à tendance franchement et fraîchement « sans-cessale » s'installant pour une durée indéterminée.

    Notre beau bronzage et notre « bonne mine » pâlissaient d'une minute à l'autre à la température en descente progressive, et qui atteignît nos nerfs au plus vif, si merveilleusement solidifiés lors de notre séjour dans le « pays du parapluie »,

    parapluie bulgare2

    dont l'usage restera autre que celui d'une « paraflotte » ordinaire.

    Dans un petit village aussi incolore qu'inanimé nous avons repéré un magasin local, du genre « superette »...

    Porte ouverte...

    Pas un chat... et tant mieux car, sincèrement, nous n'avions « rien à cirer » de sa présence éventuelle puisque c'était celle d'une vendeuse qui comptait pour nous...

    Après une dizaine de « Houuuu ? », « Coucou ? » et autre « Y a-t-il quelqu'un ? » - nous avons compris que ce magasin, rempli à craquer de denrées alimentaires, était totalement vide de toute trace humaine...

    Soudain, sur le comptoir crasseux nous aperçûmes « un mot »  qui nous apprenait brièvement : Milan ! Je suis aux patates (« brambory » en dialecte tchèque). Lorsque tu te décideras enfin, tête de nœud, à te bouger, à midi, apporte-moi du lait caillé, et surtout reste au magasin pour servir les clients ! ».

    Ké patates ? Où se trouvaient-elles ?

    Ké Milan ? Où était-il ?

    Toujours pas un chat en vue...

    Et heureusement, car nos yeux se posèrent sur quelques saucisses quoique un peu suintantes à la température ambiante, mais ayant cependant l'air d'être succulentes...

    Ces merveilleux sauciflards, tellement adulés aussi bien par les Tchécoslovaques que par les Polonais...

    De belles miches de pain bien frais et encore chaudes.

    Des cornichons en saumure à perte de vue... dans un tonneau en chêne.

    ogorki2

    N'ayant aucun autre choix, et ne voyant toujours ni un chat ni Milan - nous nous sommes servis nous-mêmes.

    Certes, très modestement. Et avant tout, en tenant compte de la valeur approximative de la nourriture y acquise.

    Toutefois, en échange, nous avons laissé un mot « rassurant » informant que : « En ignorant où se situe votre champ de patates et ne sachant pas où était Milan, nous nous sommes servis... - Un peu. - Merci ! - Voici tout ce qui nous reste - trente roubles... ».

    En espérant vivement que cette personne puisse se rendre un jour en URSS pour en avoir l'usage... car autrement, avec cet argent « nominable » (à nominal minable), elle ne pouvait que tapisser un petit coin de son magasin... ou bien, en disposer en guise de suggestion dans l'autre petit coin,  le WC.

    papier toaletowy2

    (un peu comme ça...)

    Les saucisses étaient juteuses et merveilleusement grasses.

    saucisse tchéque2

    La « klbasa » (au féminin et sans voyelle entre « l » et « b »...), qui fut rapidement réchauffée dans l'eau, giclait vaillamment et dans tous les sens sa graisse triplement « glicerideuses » tout en « pftuittant » (de l'onomatopée : Pftuitttt !) copieusement sur nos « plastrons », en visant même nos cheveux et nos yeux...

    Les cornichons vaniteux - « ogourcy » - gonflés dans leur saumure gardaient jalousement l'entièreté de ce jus pour nous exploser en pleine figure en se défendant plus que vigoureusement.

    Je ne connais aucun Slave qui pourrait résister ou, pis encore, se plaindre alors qu'il dispose de ces trois ingrédients... 

    Après la première morsure dans ce matos « explosif », nous optâmes unanimement pour l'« achever » en restant alignés côte à côte, les jambes écartées et la tête penchée en avant.

    Personne n'osa se poster en face...

    Remarque : Quelques années plus tard, à Moscou, j'assistais à un repas dans un restaurant de l'hôtel « Kosmos » (Quatre étoiles : mais que des rouges...) Mes convives étaient des hommes d'affaires réglementairement vêtus en costumes chics et plutôt « armani-ens », et à cravates en soie « nina ricci-ennes » ou « dior-iennes ».

    Notre choix de menu était simple : « katlieti Dievoliaï »

    kotlet Devolay 2

    - soit, des blancs de poulet « farcis » d'une grosse « motte » de beurre (congelé) lequel fondant légèrement à la cuisson, rendait ainsi la viande agréablement juteuse... alors que le restant de cette matière butyrique se camouflait sournoisement à l'intérieur de ce « chausson » viandeux pour suivre le mouvement...

    Autrement, ce met culinaire était aussi appelé par ceux qui en avait fait plus ample connaissance - moi seule en l'occurrence - la « Torpille de Kiev »...

    A la moindre « piqûre » d'une dent de la fourchette, une giclée abondante de beurre chaud et ramolli se plaçait adroitement juste au milieu du torse du convive attablé en face...

    dispute dinatoire2

    ("- Si, si, il a "pftuitté" sur moi, Chef !

    - Quoi?! Moi ?! T'es fou !")

    Dans mon cas, aucun problème : j'étais assise au bout de la loooongue table rectangulaire.

    Par contre, les autres cibles potentielles de cette projection « lipido-lactique», étaient disposées les unes face aux autres...

    après...

    ("Allons... Mettez vous près de moi, les gars ! C'est mieux comme ça, hein?")

    Bref, après ce repas, nos pièces vestimentaires et surtout les cravates, étaient bonnes à faire partie d'un stock « de guerre » russe, pour que, plus tard, quelqu'un privé de bouffe puisse en profiter en suçant cette version lyophilisée, mais cependant extrêmement riche en apport calorique...

    ******* 

    Après une longue et éprouvante file, de quatre kilomètres et deux cents longs mètres, au poste frontière de Cieszyn, nous regagnions enfin nos pénates (190 x 80 cm.)...

    Et, aux aurores, lorsque les sons des diverses cloches locales m'explosaient les tympans, la voix douce de maman m'annonça que nous étions dimanche et que... Flûûûte !

    http://www.youtube.com/watch?v=ZNEOl4bcfkc&feature=related

    smycz kaganiec3


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